Par: Loukhnati ( MAP)–

– Universitaires et spécialistes se sont réunis, mardi soir à El Jadida, pour discuter des moyens d’identifier les sites et monuments historiques dont regorge la région des Doukkala pour une meilleure valorisation de cette richesse historique de grande valeur.

Initiée par l’Association Doukkala Mémoire pour le Développement dans le cadre du « Mois du Patrimoine », cette rencontre a été l’occasion pour les conférenciers de mettre en exergue les vestiges que compte la région Doukkala-Abda qui témoignent de l’importance historique de la région, habitée depuis des milliers d’années.

A cet effet, Nisrine Safi, conservatrice régionale des villes d’El Jadida et Azemmour, a essayé, à travers quelques écrits historiques et visites de terrain, d’identifier une liste de sites et monuments historiques datant de la période islamique médiévale.

Il s’agit surtout, a-t-elle expliqué, de l’ancienne médina d’Azemmour, Mazighen, Ribat de Tit, site de Tirtir, Boulaouane…(Province d’El Jadida), mais aussi, de la médina de Gharbiya (ou Mechenzaya), en passant par le village d’Iskawen (1er noyau de la ville de Sidi Bennour), jusqu’au site de Khmis Kssiba et de la Qasba d’El Oualidiya, (province de sidi Bennour)

« Outre cet énorme potentiel patrimonial de la région, il existe aussi d’autres sites historiques cités dans des écrits historiques, comme le livre +Tachawwouf+ de Youssuf Ibn YahyaTadili, mais dont on n’arrive pas encore à localiser les lieux, d’où l’importance de la réalisation de fouilles archéologiques », a noté Mme Safi.      Cette opération permettra à la fois de réaliser une « carte archéologique » de la région et de mieux connaître l’histoire des Doukkala, a déclaré l’experte à la MAP.

La conférence s’est également arrêtée sur le patrimoine agricole ancien de la région, et les moyens de sa valorisation à la lumière des enjeux de la mondialisation.

À cet égard, Abdelwahed Hafid, professeur universitaire, spécialiste en géographie, a mis en relief la réalité des produits du terroir dans les Doukkala, ainsi que le contexte des différentes transformations, interne et externes, qui ont contribué à l’adoption de cette démarche.

La problématique vise, selon lui, à reconnaitre les essais de la valorisation des produits de terroir de Doukkala, et leur contribution à améliorer les conditions de vie économique et sociale de la population locale, mais aussi à mettre en évidence leurs rôles environnementaux, d’organisation de l’espace et de développement, à même de garantir la durabilité des ressources territoriales.

L’étude vise également à mettre en avant l’importance de la valorisation des produits agricoles d’une manière générale et plus particulièrement ceux du terroir, a indiqué à la MAP Dr. Hafid. A ce titre, la sensibilisation des responsables et acteurs locaux est « primordiale », a estimé le spécialiste, pour optimiser la promotion de ces produits et mettre en place un cadre approprié pour les professionnels qui opèrent dans le secteur.

La région de Doukkala est prégnante de qualités patrimoniales qui attendent d’être réhabilitées et sorties de l’abandon pour contribuer davantage au développement local, a souligné pour sa part Abderrahman Essakhi, directeur du Complexe Culturel Abdelhak El Kadiri, qui a abrité la rencontre.