Published On: jeu, Fév 6th, 2014

Mustapha Jmahri, mémoire vivante d’El Jadida

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   Par : MAP-_-_

Couverture de l’ouvrage ‘’Souvenirs marocains, El Jadida au temps du Protectorat’’

Couverture de l'ouvrage ‘’Souvenirs marocains, El Jadida au temps du Protectorat’’
L’écrivain Mustapha Jmahri est un écrivain-historien qui a fait de la ville d’El Jadida son sujet de prédilection, voire le thème unique de ses recherches historiques sur cette cité riche en histoire

Les recherches de cet historien commencées il y a de cela plus de 20 ans à travers une série de publications éditées à partir de l’année 1993 à compte d’auteur, révèlent des détails de la ville, ses richesses et ses spécificités à travers des récits exhaustifs qui brassent tous les aspects de l’histoire contemporaine de la capitale des Doukkala.

Sur le choix et la motivation derrière cette recherche, Mustapha Jmahri déclare dans un entretien à la Map que cela découle, outre son attachement sentimental à la ville, du fait que les ouvrages d’histoire sur les villes et les régions sont très rares et remontent le plus souvent à l’époque du Protectorat, indiquant que son intérêt pour l’écriture de l’histoire d’El Jadida s’est affirmé à la fin des années 80 lors d’une conférence animée à l’occasion de l’édition 1981 du Festival culturel de Doukkala par le penseur disparu Mohamed Menouni, lequel a préconisé la nécessité d’écrire l’histoire de la ville et de réaliser une bibliothèque de documentation sur la région des Doukkala.
Une proposition, a-t-il regretté, qui n’a pas eu l’attention qu’elle mérite, l’amenant à organiser en partenariat avec l’Institut Français d’El Jadida une série de rencontres avec les habitants de la ville qui ont été témoins de l’époque du protectorat. Mais les recherches de cet historien de l’instant ne vont débuter réellement qu’en 1992, année où il va décrocher son diplôme à l’Institut Supérieur de Journalisme à Rabat et ce, avec la publication d’une série de publications ‘’les cahiers d’El Jadida’’, des ouvrages qui éclairent sur l’histoire et autres aspects liés à l’activité économique et sociale dans la ville.
Pour se faire, il a fallu commencer par le commencement en éditant en premier lieu une bibliographie exhaustive sur l’ensemble des écrits historiques sur la ville, particulièrement les textes édités à la fin du 19ème siècle et au début du siècle écoulé. Un travail de documentation réalisé grâce à l’appui et la contribution du romancier et sociologue disparu, Abdelkébir Khatibi. Tout en reconnaissant les contributions et le soutien apportés dans ses recherches par l’auteur de ‘’la mémoire tatouée’’ ainsi que deux historiens français, Guy Martini et Nelcya Delanoë, une ancienne enseignante d’histoire à l’université Paris X Nanterre qui a écrit, entre autres, ‘’la femme de Mazagan’’, Mustapha Jmahri note que ce travail de fourmi sur l’histoire de sa ville s’est révélé particulièrement laborieux au vu de la rareté des textes d’histoire.
Une rareté qu’il a comblée par le recours aux témoignages et le récit oral ainsi que les visites de terrain. Un handicap de source auquel s’ajoute l’absence de ressources, tient-il à noter, regrettant le fait que l’université et le conseil de la ville ne lui apportent aucun soutien pour l’aider dans ce travail de mémoire.
Cela dit, l’histoire des villes représente un créneau particulièrement difficile en raison de l’absence d’archives, la difficulté d’accéder à l’information ainsi que les frais conséquents générés par l’édition à compte d’auteur. Et tant d’autres contraintes qui n’empêchent pas pour autant notre historien de continuer son travail sur l’histoire contemporaine de sa ville tout comme d’autres historiens de proximité, entre autres, Brahim Kridia à Safi, Abdelbasset Lekrari (Settat), Habib Daïm Rabbi (Sidi Bennour), Mohamed Abou Assel (Chefchaouen), Mohamed Akhrif (Ksar el Kebir), Miloud Achak (Khemisset) ou encore Ahmed Meftouhi (Houciema).
Des ‘’historiens de ville’’ qui essaient tant bien que mal d’écrire l’histoire de leur région, et ce, malgré le manque de moyens et la rareté des sources historiques. Pourtant, ce travail d’histoire est indispensable et utile à plus d’un titre pour le rayonnement culturel et la promotion touristique de nos régions, comme tient à le souligner Mustapha Jmahri, citant à l’appui l’intérêt affirmé pour ce registre par le penseur Mokhtar Soussi et les historiens et sociologues Germain Ayache et Paul Pascon, tout en citant également l’intérêt suscité par son livre ‘’Mazagan-El Jadida : Deux siècles d’histoire consulaire’’ auprès des représentations diplomatiques accréditées à Rabat.
Membre de l’Union des Ecrivains du Maroc et Délégué Maroc de l’Amicale des Anciens de Mazagan, Mustapha Jmahri est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages sur l’histoire de la ville d’El Jadida, notamment son guide publié en collaboration avec le romancier et historien Rémon Faraché ‘’Tout savoir sur El Jadida et sa région’’, ‘’le Port d’El Jadida : une histoire méconnue’’, ‘’la communauté juive de la ville d’El Jadida’’, ‘’Souvenirs marocains, El Jadida au temps du Protectorat’’ ou encore ‘’une vie de colon à El Jadida’’.

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