Published On: sam, Juil 6th, 2013

Une réelle volonté d’amélioration de la qualité du système de santé

Share This
Tags

__By: Ouardirhi Abdelaziz__

Clôture en apothéose de la 2e conférence nationale sur la santé

La 2e conférence nationale sur la santé a clos ses travaux le Mercredi 3 Juillet 2013 après la présentation des travaux des groupes thématiques et la lecture des recommandations issues de cette conférence qui a durée du 1 au 3 Juillet à Marrakech et à laquelle plus de 600 personnes ont pris part.

Les moments forts de cette conférence qui restera inscrite en lettre d’or sur le registre du ministère de la santé et qui a démontré une fois de plus que la démocratie sanitaire au Maroc est un choix irréversible.

Pourquoi une nouvelle réforme de la santé ?

La 1er conférence nationale sur la santé a eu lieu à Casablanca en 1959 sous la présidence de feu Sa majesté le Roi Mohammed VI, elle avait  réuni   à cette époque 80 médecins, mais elle avait permis la définition des grands principes qui ont régi la dynamique de développement de notre système de santé depuis l’indépendance.

Aujourd’hui en ce mois de Juillet 2013, sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI,  le ministère de la santé a organisé la 2e conférence nationale sur la santé à Marrakech les 1-2 et 3 Juillet 201.

Il est vrai que l’on peut se poser plusieurs questions pour savoir pourquoi avoir attendu 54 ans pour organiser une 2eme conférence nationale sur la santé ?

Le ministre de la santé, le professeur Houcine Louardi explique que cette conférence s’imposait et il devenait urgent  au regard de l’importance qui est accordée aux droits humains dans la nouvelle constitution dont le droit à la santé est une composante essentielle , d’engager une nouvelle réforme santé plus performante qui soit en mesure de relever tous les défis sanitaires auxquels doit faire face le Maroc en ce 21e siècle  Il est vrai que plusieurs facteurs plaident pour les changements que va permettre cette 2e conférence nationale sur la santé .

Le Maroc change , nous constatons une transition démographique marquée par une augmentation de notre population qui est estimée a plus de 34 millions de personnes, l’espérance de vie aussi (73 ans pour les hommes – 76 ans pour les femmes ), il y a  l’émergence de nouvelles maladies ( SRAS – Coronavirus – SIDA – H1N1 –H5N1 ..), mais aussi les pathologies chroniques comme le diabète, l’athérosclérose , les maladies cardiaques, l’hypertension artérielle , les maladies respiratoires,  le cancer, qui sont généralement induites par le mode de vie inhérent à notre société dite moderne et le vieillissement croissant de la population, sont de plus en plus nombreuses et représentent une part prépondérante de l’activité médicale et grèvent, de façon croissante, le budget des soins de santé.

Dans le même registre il y a un changement de l’environnement mondial qui interpelle le Maroc en particulier les 8 objectifs du millénaire pour le développement surtout  l’article N° 4

et l’article 5, les objectifs du ministère de la Santé étant de réduire le taux de mortalité maternelle à 50 décès pour 100.000 naissances vivantes et le taux de mortalité infantile à 15 décès pour 1000. Dans tous les cas de figure et comme dit le proverbe : « Il n’est jamais trop tard pour bien faire ».

Le financement de la santé ne répond plus aux exigences d’une médecine moderne.

La formation des médecins au niveau des facultés de médecine et celle des autres catégories de professionnels de santé au niveau des IFCS ne  sont plus adaptées aux réalités des pratiques médicales et infirmières.

La pénurie des ressources humaines et la recherche immédiate de solutions adaptées a cette réalité pénalisante.

La répartition équitable des ressources et moyens existants

Le développement de la  médecine générale

L’accès aux soins  de qualité, aux médicaments pour tous les Marocains  sur l’ensemble du territoire national, sont quelques uns des éléments qui plaident en faveur d’une réforme de notre système de santé et représentent autant challenges et de défis que notre pays doit relever .

Le Maroc a toujours su relever les défis , aujourd’hui , il a tous les atouts en sa possession pour aller de l’avant , il peut compter sur les femmes et les hommes qui représentent l’ossature du système de santé , des professionnels entièrement dévoués qui désirent réellement être des acteurs actifs dans l’édification et l’élaboration d’une  meilleure organisation de notre système de santé , cette nouvelle page de l’histoire de la santé du Maroc nouveau, ils désirent toutes et tous l’écrire aux cotés du professeur Houcine Louardi, c’est une mission citoyenne qui  honore tous les professionnels de la santé (médecins-infirmières, infirmiers, administratifs) qui sont conscients des responsabilités qui sont les leurs, et de la confiance qui est placée en chacun d’eux  et de l’honneur que leur a témoigné sa Majesté le Roi Mohammed VI dans la lettre qu’il a adressé aux participants et organisateurs de cette  2e conférence nationale sur la santé, et dont lecture a été faite par le ministre de la santé Houcinbe Louardi, en présence de Monsieur Abdelillah Benkirane chef du gouvernement Marocain  et de messieurs Abdallah Baha et Nizar Baraka respectivement ministre d’état et ministre des finances , un moment très fort  que tous les participants ont apprécié avec reconnaissance .

Des thèmes porteurs de changements

La 2e conférence nationale sur la santé  est un moment historique , elle a permis de réaliser un vieux rêve qui a toujours habité les professionnels de la santé du public et du privé ,elle a permis de les  regrouper avec toutes les autres composantes de notre société, les différents partenaires du ministère de la santé, les représentants des associations et des ONG nationales et internationales agissant dans le domaine de la santé  ,  les élus de diverses tendances  politiques , différents départements  ministériels , afin de se concerter tous sur les questions de santé, de permettre à tous ces différents acteurs qui interviennent directement ou indirectement  dans le domaine de la santé , d’exprimer leurs points de vue sur les politiques de santé.

Cette 2e édition nationale de santé a permis de faire le constat que la confrontation de regards différents sur les thèmes retenus par les organisateurs de cette 2eme conférence nationale sur la santé les 1er – 2 et 3 Juillet 2013 à Marrakech qu’elle était très enrichissante est porteuse de changements de la santé au Maroc.

C’est la raison pour laquelle la Conférence s’est vu attribuer les honneurs de la rubrique Ce qui a aussi retenu l’attention, c’est que cette Conférence nationale de la  santé nous a rappelé avec force que la santé devrait être et surtout rester un domaine préservé, même en temps de crise.

Les travaux de la 2e conférence nationale de la santé  ont été marqué par une très forte participation au niveau des conférences plénières, qu’au sein des commissions qui se sont réunies en 3 sessions durant deux jours (1er et 2 Juillet  ) .

La grande expérience des différents intervenants  des commissions thématiques dont:

1 / La sécurité sanitaire entre les acquis d’hier et les défis de demain.

2 / Le financement de la santé.

3 / Le Maroc face à la pénurie des professionnels de la santé .

4 / Equité et droit à la santé .

5 / Gouvernance du système de santé .

Et la qualité des échanges et discussions au niveau des différentes commissions qui ont toutes connu  des participations fortes tout au long de 2 jours ont permis de faire le tour des différentes questions qui plaident pour une réforme moderne de notre système de santé .

Des faits et des actes

La matinée du Mercredi 3 Juillet a constitué un moment phare de cette 2e conférence nationale sur la santé, elle a permis aux présidents et rapporteurs des différentes commissions de présenter aux 600 conférenciers , les résultats des différents travaux et les propositions issues de chaque commission , dont nous présentons ci-dessous la liste :

1. Eriger la lettre royale adressée en ouverture de la conférence en feuille de route à laquelle doivent se conformer tous les acteurs du secteur de la santé, conformément aux dispositions de la nouvelle constitution.

2. Elaborer un cadre global et intégré, incluant le droit constitutionnel d’accès à la couverture médicale, en assurant un maximum d’implication des partenaires.

3. Prendre en charge le secteur de santé primaire comme base d’évolution de la politique de santé, favorisant la proximité concernant la prévention, les soins et la veille dans le but d’atteindre une couverture médicale globale mettant l’accent sur l’importance du diagnostic précoce des maladies.

4. Inclure la santé dans les différentes politiques publiques, en promouvant un système de santé juste et efficace qui prenne en considération les particularités territoriales, en vue de la mise en place de la régionalisation avancée.

5. Favoriser l’approche genre dans le secteur de la santé.

6. Faire en sorte d’offrir aux personnels de santé les meilleures conditions assorties des moyens de motivations nécessaire, à travers l’amélioration de leurs conditions sociales et professionnelles.

7. Les pouvoirs publics et les collectivités territoriales doivent garantir aux citoyens d’accéder à leurs droits constitutionnels d’accès aux soins et à la protection sociale, et mettre en place tous les moyens possibles en vue d’une couverture sanitaire universelle.

8. Mettre en place un cadre global concernant le partenariat public-privé, et élaborer les mécanismes à même de permettre son bon fonctionnement.

9. Créer un organe administratif au niveau du ministère de la santé, qui sera chargé de planifier et d’organiser le secteur privé.

10. Pousser les autorités publiques et les collectivités locales, spécialement au niveau régional, à encourager les professionnels du secteur privé à investir dans le secteur de la santé conformément aux besoins de la carte sanitaire.

11. Mise en place des organes consultatifs dans le secteur de la santé et des organes d’écoute et de gouvernance participatifs, en renforçant le rôle de la société civile dans l’élaboration des politiques de santé, leur application et leur valorisation.

12. Publication des contrats ratifiés entre les institutions, en favorisant la reddition des comptes. En vue d’améliorer le secteur de la santé et la transparence.

13. Réduire les participations directes des familles dans les dépenses de soins, en augmentant le budget alloué au secteur, en élargissant l’assiette de solidarité et en utilisant une nouvelle approche pour la fixation des prix des médicaments, en encourageant l’utilisation des génériques.

14. Accorder plus d’importance à la santé publique en favorisant les régions, en équipant les collectivités de moyens et spécialités nécessaires dans le domaine de la santé.

15. Combattre la pénurie en ressources humaines, en augmentant les postes budgétaires alloués au ministère de la santé, de manière exceptionnelle et urgente, à compter de l’année prochaine.

16. Accélérer le processus de réforme de l’enseignement médical, en continuant les chantiers entamés, notamment la réforme LMD (licence, master, doctorat), en assurant la formation et la qualification des ressources humaines administratives. Et élaborer le cadre de référence sur les postes et les compétences, en prenant en compte les spécificités du secteur.

17. Requalifier la médecine générale à travers la médecine de famille, et créer une branche de spécialité dans ce domaine.

18. Créer un observatoire national des ressources humaines, comme recommandé par l’OMS, pour la collecte des données et l’évaluation des besoins futurs.

19. Augmenter le budget du ministère de la santé à 8%, conformément aux engagements du Maroc à l’international.

20. Renforcer et consolider les acquis de santé de base, en assurant le financement du système de santé et la simplification des procédures, en créant des organes chargés de son développement, et en élargissant la base des bénéficiaires de la couverture médicale de base pour englober la catégorie des non assurés, à travers l’unification des systèmes de santé, et la création d’organes pour une gestion unique et homogène.

21. Concernant la veille et la sécurité sanitaire, élaborer une politique nationale de santé publique en définissant les outils et les moyens nécessaires à sa mise en place.

22. Mettre en place un ordre national pour la veille et la sécurité sanitaire conforme aux moyens et aux spécificités nationales, établi sous forme d’un réseau, informant le citoyen sur les risques liés à la santé publique.

23. Elaborer la charte nationale sur la santé de manière collaborative, respectant une approche participative et consultative, en prenant, comme point de départ, la deuxième conférence nationale sur la santé.

Au terme de la présentation des recommandation, monsieur Said Fekkak directeur du cabinet du ministre de la santé , a lu devant les conférenciers le message de fidélité et de loyalisme adressé à Sa Majesté le Roi Mohammed VI .

Le ministre de la santé , le professeur Louardi n’a pas caché sa grande satisfaction pour l’excellence des débats qui ont marqué cette deuxième édition dont les objectifs ont largement été atteints , il a tenu à cet effet  à rendre hommage à tous les participants , comme il a remercier toutes celles et ceux qui ont pris part aux travaux des commissions de  cette 2eme conférence nationale sur la santé  , le professeur Houcine Louardi a émis le souhait de voir se concrétiser très bientôt toutes les recommandations  afin que le droit à la santé pour tous au Maroc soit une réalité vécue au quotidien par tous les citoyens Marocains comme le consacre la nouvelle constitution

About the Author

-

laissez un commentaire

XHTML: You can use these html tags: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>