Café-Littéraire à El-Jadida ! L’invité, l’auteur d’ALGUE ERRANTE, Rédouane Taouil
par AbdellatifCherraf-_-
Oui, un Café-Littéraire ça existe à El-Jadida. Précisément dans un petit recoin à l’étage du café « face à la mer ». Ce café que toute la population de la province des terres des Doukkala fréquente pour y boire un café, un thé, un soda, un jus ; et chemin faisant, apprécier cette vue féérique sur l’océan…D’autres personnes y viennent aussi pour faire une partie d’Echecs ou tout simplement suivre un match de football. Il y a aussi, ceux qui s’installent armés de leur P.C. pour se cloitrer dans leur monde virtuel …Et, il y a aussi, c’est vrai qu’ils sont rares, celles et ceux qui viennent des quatre coins du pays pour vivre un moment de partage avec des écrivains d’ici et d’ailleurs voire des musiciens, des comédiens, des artistes- peintres. Des personnes du monde de la culture. Cette culture qui subsiste à El-Jadida grâce à des gens comme notre ami Tarek Boubia, l’homme-orchestre de ce culte culturel ou si vous préférez ce rite que veut instaurer sa jeune association dont les membres font tout leur possible pour préserver leur coin culturel ! Un nid douillet tel un «poémier » pour paraphraser l’auteur subtil de ce condensé de poèmes intitulé ALGUE ERRANTE. Rédouane Taouil, pour ne pas le nommer m’a fasciné par ses « explications » en guise de réponses aux questions de Tarik et de l’auditoire à propos de son « diwane » Algue errante. –«La vie est un poémier ou n’est pas ». Ayant appris à faire sienne cette sentence sur les bancs des écoles primaires et secondaires publiques du Maroc d’antan, Rédouane Taouil est un arpenteur assidu des vergers de la poésie universelle et poète à ses heures buissonnières éperdues… Personnellement, je trouve que ces mots à l’égard de l’auteur, Rédouane Taouil sont justes et véridiques et qu’on est appelé à respecter ! Et pour cause, cette expression « La vie est un poémier ou n’est pas » veut tout dire sur l’élève, le collégien et le lycéen de l’époque et qui n’est autre que Rédouane. Ce dernier fait de la poésie ou plutôt la poésie a fait de lui cet écrivain qui sait tout dire par un simple mot. Je vous laisse le soin de méditer ces trois poèmes :
MIROIR VERR0U L’âpre Depuis que tu as changé Amour-propre Le verrou Macule Je suis L’amour Esseulé Limpide Comme une clef Perdu Reclus A huis-clos.
Et pour conclure, ce poème fascinant à la mémoire d’Abdellah Moulim STELE SUR NEIGE
Dans la pâleur de dette nuit La palmeraie est constellée
De ton visage ambré
Les ondes bleutées du désert sont blafardes
Et le vent tresse son hiver cendré
Dans la langueur de cette nuit
L’arc-en-ciel nomade
Sombre dans l’amertume du puits
Le souffle d’une sourate défleurit
Et ton sourire s’élève
Comme une cruche d’eau de pluie,
Je n’ai qu’un zeste de bigarade
Et l’arête du sanglot
Pour t’auréoler
Mais à l’insu de l’impromptue âpreté
Ton berceau scintille
Du tintement du bracelet
De la part de sable rêvée
De genêts odorants
D’une rencontre future ciselée de nostalgie,
En cette nuit
Le bruit du thé
Comme l’huile de la lanterne
Se tait