Published On: dim, Mar 2nd, 2014

Paul de Sinety, directeur adjoint de l’Institut français au Maroc : La coopération culturelle est un facteur de lien social

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Propos recueillis par Alain BouithyDirect CCF-_-

 L’Institut français du Maroc (IFM) a présenté récemment à Casablanca les grandes lignes de la quatrième édition de la Saison culturelle France-Maroc. Une saison particulièrement riche en événements, programmée autour d’une question très actuelle et des plus importantes, celle du «Vivre ensemble».
Trois thématiques, «La femme», «La ville» et «Le multiculturalisme», seront ainsi développées dans
ce cadre durant cette année, à travers 35 événements majeurs ouverts à tous et particulièrement aux jeunes. Des manifestations auxquelles le grand public est invité à assister dans les onze villes abritant des Instituts français du Maroc.
Directeur adjoint de l’Institut français au Maroc, Paul de Sinety revient sur les événements majeurs qui ponctueront cette nouvelle saison. Outre les rendez-vous annuels de la saison, comme le Salon du livre de Tanger, la Cigogne volubile-Le printemps des livres jeunesse et le Prix littéraire Grand Atlas, entre autres. Entretien.

Paul de Sinety, directeur adjoint de l’Institut français au Maroc.
Starducongo: La 4ème édition de la Saison culturelle France-Maroc est thématisée autour de la question du «Vivre ensemble». Pourquoi ce choix?Paul de Sinety

: Nous avons choisi ce thème parce que nous considérons à l’Institut français du Maroc, avec les onze Instituts répartis sur l’ensemble du territoire marocain, que la coopération culturelle est un facteur de lien social. Que la notion de vivre ensemble, c’est aussi nous interroger avec nos partenaires et interlocuteurs marocains sur les conditions réunies pour que la culture puisse être un facteur de vivre ensemble.Cette question sera développée à travers trois thématiques : «Villes et émergences», «Femmes» et «Multiculturalisme». Quels messages entendez-vous transmettre en à travers ces thèmes?

Il n’y a pas de messages autres que ceux qui seront portés par les artistes, les intellectuels et les entrepreneurs culturels associés à cette programmation culturelle. Nous n’avons d’autres messages à porter que celui de la diversité culturelle qui est probablement la définition de la collaboration entre les peuples et du respect des cultures au sein d’une société. Il se trouve que le Maroc est précisément traversé par ces questions, à savoir : comment vivre ensemble dans une société où cohabitent autant de langues, autant d’origines différentes. Il apparait donc assez important que cette notion de vivre ensemble puisse s’incarner dans cette programmation.

Outre les rendez-vous classiques de l’Institut, que proposez-vous pour cette nouvelle saison ?

Comme chaque année, nous proposons de nouveaux projets et rendez-vous. C’est ainsi que cette année nous avons essayé de mettre en œuvre d’abord des opérations destinées aux plus jeunes, à la jeunesse. A travers plusieurs événements tels que le « Festival étrange de slam & musique » où seront partenaires différents établissements scolaires marocains et qui sera marqué par la venue de l’auteur et slameur Grand Corps Malade. Mais aussi à travers la mise en œuvre d’une formidable opération intitulée « L’usine de films amateurs » dans le site mythique des anciens Abattoirs de Casablanca (Fabrique culturelle). Avec Michel Gondry, qui est probablement le plus hollywoodien des cinéastes français. Ce concept permettra aux plus jeunes de réaliser des parcours dans des studios de cinéma reconstitués et de devenir eux-mêmes les propres acteurs des films qu’ils tourneront durant ce parcours.
Egalement prévu, le grand concours international de films réalisés sur smartphone, appareil photo, tablette, «Ana, Maghribi(a)/Moi, Marocain(e)», dont le jury est présidé par Nabyl Ayouch. Ce projet donne la possibilité aux jeunes générations marocaines de s’exprimer sur leur identité, leur quête et leurs désirs.
Enfin, le Festival international du livre et du film « Etonnants voyageurs » qui réunira, du 6 au 9 mars, à Rabat et Salé, une soixantaine d’écrivains, de cinéastes, d’intellectuels, d’artistes slameurs et rappeurs venus du pourtour méditerranéen.
Toutes ces opérations sont nouvelles et sont accessibles à tous, puisque c’est le principe de la Saison culturelle France-Maroc. Elles sont adressées en priorité à la jeunesse, mais pas seulement.

La présence de la France au 20ème Salon du livre de Casablanca se décline sous le signe également du vivre ensemble, des identités, des écritures et des genres pluriels. Pouvez-vous nous en dire plus ?

C’est une présence qui s’incarne dans deux directions, la première consistait notamment à faire venir des auteurs femmes pour réfléchir sur la place de la femme dans la création intellectuelle et plus généralement dans la société. Puis, il y a un autre volet qui présentera l’« Histoire des relations entre juifs et musulmans » publié en automne dernier en France chez Albin Michel. Il est présenté pour la première fois au Maroc avec la venue de Benjamin Stora et Abdelwahab Meddeb qui ont rédigé cet ouvrage considérable de 1200 pages, avec une centaine de contributeurs. L’occasion donc d’échanger justement sur le multiculturalisme, sur l’héritage judaïque revendiqué dans le préambule de la Constitution de 2011 du Royaume du Maroc.

A l’instar des précédentes éditions, la collaboration entre les artistes marocains et français occupe une place importante dans la nouvelle. Qu’en est-il exactement?

Il s’agit d’un programme de coopération-collaboration entre artistes marocains et artistes français, autour notamment de résidences artistiques et culturelles que nous avons mises en œuvre sur l’ensemble des dispositifs de l’IFM. Cette collaboration permet aux jeunes artistes marocains plasticiens mais aussi à leurs camarades artistes de musique actuelle, de travailler avec leurs partenaires français.

bouithy@starducongo.com

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