Published On: ven, Déc 4th, 2020

Disparition d’Anne-Marie Pouquet amie de Mme Chabbo

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par Mustapha Jmahri

La mazaganaise Anne-Marie Pouquet est décédée le 11 octobre 2020 à l’âge de 83 ans. Née à Mazagan en 1937, elle y était restée jusqu’en 1957. Son parcours scolaire a commencé à l’école européenne du Marché puis à l’institution Maintenon à Casablanca. Elle s’inscrira ensuite à l’Ecole de puériculture de Aïn Chok. En 1955, elle devint puéricultrice au dispensaire de la rue Louis Gentil, derrière le marché central, à El Jadida, jusqu’en 1957, année de son mariage.

Son père Henri Pouquet (1908-1990) était maréchal ferrant au haras régional de Mazagan. Engagé dans l’armée française en 1924, il obtient le brevet de maître maréchal ferrant à l’école de maréchalerie de Saumur en 1925. Il fut reçu premier de sa promotion avec la mention très bien. A sa demande, il rejoint les chasseurs d’Afrique et, en 1934, il s’installe à Mazagan avec le grade d’adjudant-chef, maître maréchal ferrant au haras. Il était également infirmier vétérinaire et travaillait aussi en libéral. Ses deux enfants naîtront à El Jadida, Claude et Anne-Marie. Il quitta le Maroc pour un poste aux services vétérinaires de Clermont-Ferrand.

Après son mariage, Anne-Marie s’installa à Benslimane mais son premier enfant naîtra à El Jadida en 1958, puis, en raison des motifs liés au travail de son mari, elle regagna la France en 1959. Elle choisira le Périgord comme point de chute, région d’où ses parents étaient originaires. Le couple partira ensuite rejoindre Angers où Anne-Marie travaillera quelques années en pédiatrie avant d’arrêter pour raisons médicales et s’occuper de ses quatre enfants. Elle se consacrera plusieurs années à s’enquérir des malades en fin de vie.

Sa visite à El Jadida, avec son mari et son fils Arnaud, remonte à l’année 2006. L’ayant rencontrée à ce moment-là, j’ai pu constater qu’elle avait retrouvé avec beaucoup de plaisir et d’émotion les lieux de sa jeunesse, l’école, le haras et son ancien logement. Elle a gardé un souvenir attendri de ce voyage.

Dans le bulletin de l’amicale des anciens de Mazagan, la défunte a éclairci, une fois pour toutes, le mystère autour de la personne dite Mme Chabbo à El Jadida. Elle a montré que la véritable Mme Chabbo, du temps du Protectorat, n’était autre que sa collègue infirmière Mme Chapron. Le dispensaire, où elles travaillaient ensemble, était alors supervisé par le docteur Lauzié. Elle était même allée, lors de son séjour à El Jadida en 2006, retrouver les infirmières marocaines du dispensaire de la rue Louis Gentil pour leur montrer la photo de Mme Chapron avec elle, à ses côtés, Marie-Thérèse Mallaroni et Zohra bent Ali, toutes infirmières au dit dispensaire.

En 1951, alors qu’elle était élève à l’école du Marché, elle a échappé à la mort par la grâce de Dieu. En effet, la calèche qui emmenait les enfants du haras à l’école chaque matin fut heurtée par un car à l’entrée d’El Jadida. Le jour de l’accident Anne-Marie avait désobéi à sa mère et s’était rendue à l’école sur son vélo. Son amie Chantal Errant qui occupait son siège dans la calèche décéda sur le coup. Un évènement qui l’aura meurtrie, mais qui forgea un caractère déterminé et attentif aux autres …

jmahrim@yahoo.fr

Légende photo : Anne-Marie Pouquet au haras d’El Jadida en 1952

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