Published On: mer, Sep 4th, 2013

MAZAGAN N’EST PAS QU’UNE PLAGE…

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  • POURQUOI J'ADORE CETTE VILLE, UNE VILLE QUE VOUS N'AVEZ JAMAIS RÊVÉ..."La trace d'un rêve n'est pas moins réelle que celle d'un pas.
Vous n'aurez jamais une deuxième chance de faire une bonne première ...
khalid

MAZAGAN N'EST PAS QU'UNE PLAGE...
MAZAGAN, malgré la proximité relative  de  la  capitale  industrielle  et commerciale du Maroc, n'est pas une ville morte. Mazagan ne se contente pas d'aménager sa plage,  de planter des arbres et des massifs sur son parc  d'agrément,  d'accueillir les touristes  qui viennent admirer ses remparts et la célèbre « citerne des Portugais », Mazagan se développe au rythme de la vie moderne.
Récemment le général Juin, Résident Général, inaugurait à Mazagan un édifice qui symbolise bien cette activité à la fois commerciale, industrielle et sociale. Il s'agissait d'un véritable palais consulaire, comptant trois étages, et où sont heureusement groupés un certain nombre d'organismes dont nous ne citerons que les principaux : Chambres d'Agriculture, de Commerce et d'Industrie française et marocaine, Syndicat d'Initiative/ Office du Blé, Anciens Combattants, Inspection de l'Agriculture... L'immeuble, avec ses marbres et ses fers forgés a fière allure et permet de loger un certain nombre de fonctionnaires appartenant aux services qu'il abrite.
La crise du logement sévissait à Mazagan comme partout ailleurs, la population ne cessant de s'accroître et le rythme des constructions ne pouvant suivre. Mazagan possède peu de grands immeubles, par contre la municipalité a fait construire sur le quartier du Plateau, avec la main-d'œuvre fournie par le pénitencier de l'Adir, une série de villas de trois pièces dont les locataires deviennent propriétaires au bout de vingt ans en payant un loyer mensuel qui n'a rien d'extraordinaire. Ces villas couvrent environ 100 mètres carrés et sont toutes entourées d'un jardin de 4 à 500 m2. Elles possèdent bien entendu l'électricité et l'eau courante.
Ceux des locataires qui ne pouvaient se contenter de trois pièces, ont pu se faire construire à leurs frais les pièces supplémentaires.
La ville envisage un programme de construction d'une cinquantaine d'habitations pour la population marocaine, en location-vente également, qui en dix ans fera du locataire un propriétaire. Ces maisons comprendront deux pièces( cuisine et petite cour sur 60 m2 environ.
L'équipement de la ville, outre son nouveau « palais consulaire », comportera bientôt un stade. Les tribunes sont d'ores et déjà édifiées et un terrain de football ...
- Ci-contre : Le nouveau palais consulaire.
- Ci-dessous : La belle plage de Mazagan, avec ses aménagements modernes.

... aménagé. Il sera bientôt suivi d'un terrain de basket et d'un terrain de volley-ball, de courts de tennis et de pistes d'athlétisme. L'ensemble comprendra un parking pour les voitures et une villa pour l'agent du Service de la Jeunesse et des Sports.
Quant à l'hôpital mixte, devenu très insuffisant, il sera prochainement agrandi de 50 lits, au cours d'une première tranche de travaux, puis de 130 lits au cours de deux autres tranches, portant ainsi sa capacité totale à 350 lits.
Ces travaux comportent un programme de modernisation qui fera disparaître de vieux bâtiments que l'on remplacera par de nouveaux. Un pavillon de contagieux, comprenant quatre ailes, séparées chacune par une cour, sera édifié tandis que sera créé un service oto-rhino-laryngologie. Ce service, ainsi que le service des contagieux, sera doté des appareils les plus modernes.
En outre des travaux ont été entrepris pour doter l'hôpital d'un ensemble d’égouts et de distribution d'eau, desservant l'ensemble des pavillons. L'hôpital mixte de Mazagan est donc en passe de devenir un grand établissement hospitalier régional.
Dans le domaine de l'industrie privée, il est bon de signaler l'installation d'un atelier de broderies mécaniques et à la main, et de confection. Une cinquantaine d'ouvrières ont été initiées par des spécialistes au travail de la broderie à la main, et 350 ouvrières à celui de la broderie mécanique et aux travaux de confection. Ces ouvrières sont d'origine musulmane et Israélite.
La production de ces ateliers ne se contente pas d'approvisionner le marché local, elle est aussi exportée vers la France, la Belgique, voire même les Etats-Unis.
Du point de vue sanitaire, de grandes améliorations sont en cours de réalisation. Comme beaucoup de villes du Maroc, Mazagan se plaignait du manque d'eau. Elle devait se contenter de 2.500 mètres cubes par jour et les coupures étaient fréquentes. Il n'en sera plus de même l'an prochain, car la S.M.D. va édifier une station de pompage sur l'Oum-er-Rebia et la ville achève la construction d'un château-d'eau. Toutes les canalisations sont en cours de réfection, ainsi d'ailleurs que le réseau des égouts.
Enfin la construction de nouveaux abattoirs a été entreprise.
Mazagan, comme nous l'écrivions au début de ces pages, ne se contente pas d'aménager sa plage et d'accueillir les touristes. Pourtant sa vocation n'est-elle pas de devenir un jour, comme l'a dit le maréchal Lyautey, le Deauville marocain ? Aussi en plein centre de la ville le parc Paul-Doumer, aux allées ombreuses, où sont aménagés courts de tennis et - Maquette   du   futur   hôtel   «   Marhaba   »   de  Mazagan,   d'après  les plans  de M. Duhon, architecte D. P. L. G.

... de verdure, de fraîcheur et de calme, tandis qu'en bordure même de l'océan, abrités du vent marin par un mur, s'étendent les bosquets, les gazons, les pièces d'eau fleuries et les pergolas du parc Lyautey.
La proximité de ce parc augmentait encore sa valeur, les baigneurs pouvant y trouver une ombre propice au repos. Sa réputation attirait les estivants et plusieurs colonies de vacances ou centres d'estivage vinrent s'y installer.
La plage même de Mazagan est magnifique. Cependant il fallait équiper cette plage, et ce fut l'œuvre de ces dernières années. Aux tentes et baraques succéda l'alignement impeccable de 140 cabines construites en dur, tandis que le centre balnéaire se complétait de magasins et de cabines de déshabillage, d'un bar et d'une piste de danse.
Un mirador fut dressé pour la surveillance de la plage dont la sécurité est assurée par deux barques montées chacune par un maître-nageur. Un poste de police a été installé ainsi qu'une petite infirmerie.
Quant à la question du logement des estivants, elle sera partiellement résolue par l'édification de petits bungalows sur le terrain de l'ancien parc Sadi-Carnot. Huit de ces bungalows sont achevés, une vingtaine d'autres sont prévus. Ils comportent chacun un lit à deux places et deux lits d'enfants, avec un coin pour la cuisine, des douches communes complétant l'installation dotée de l'eau courante et de l'électricité.
Enfin, poursuivant la construction de sa chaîne d'hôtels, la Compagnie -de Navigation Paquet a commencé l'édification du Marhaba de Mazagan qui comptera une première tranche de 25 chambres, dotées de tout le confort moderne, dans le parc même qui borde la plage. En vertu d'une convention passée avec la Compagnie Paquet, c'est elle qui, dès 1952, prendra à sa charge le centre balnéaire et le casino. Ainsi Mazagan devient peu à peu le Deauville marocain.
L'hôtel Marhaba de Mazagan est l'œuvre de M. E. Duhon, architecte D.P.L.G. Il s'élèvera, comme nous l'avons signalé, dans un vaste parc de 4 hectares, et ce fait est assez rare au Maroc pour qu'il mérite d'être souligné. D'autre part, l'hôtel sera agrémenté d'une piscine d'eau douce de 25 m. sur 12 m. 50, soit les dimensions d'un bassin olympique, creusée entre un terrain de volley-ball et un parc de jeux pour enfants.
La façade de l'hôtel donnant sur la piscine et le parc, d'une part, et sur la mer d'autre part, sera légèrement incurvée. Une terrasse de 60 mètres de long sur 20 mètres de large, s'étendra entre le bâtiment de l'hôtel et la piscine. Elle ouvrira de plein pied sur une vaste salle à manger ayant à la fois vue sur la piscine et sur la plage et l'océan. Cette salle à manger panoramique aura 25 mètres de long sur 17 de large. Une baie vitrée, à l'une de ses extrémités, permettra aux convives de jeter un coup d'œil sur le grill-room et les tournebroches, tandis qu'à l'autre extrémité s'ouvrira, au-delà du hall de réception, un salon de 15 m. sur 17 m., au luxueux mobilier.
Pour compléter le confort des hôtes de cet hôtel, une passerelle donnera accès à une plage privée. Enfin, sous la salle à manger sera aménagé un garage pour une centaine de voitures.
La Société Hôtelière Marhaba se propose de transformer le vétusté casino en grande brasserie populaire et d'édifier un cinéma avant même la fin de l'année, à proximité du parc.

LE   PORT
LES  gigantesques travaux entrepris sur l'Oum-er-Rebia pour assurer l'irrigation  de la  plaine  des Abda-Doukkala,  auxquels  «  Réalités Marocaines » ont consacré dans   leur  ouvrage « Hydraulique Electricité » une large place, celle qui leur convenait, vont-ils permettre la renaissance du port de Mazagan ?
A première vue on ne voit pas le rapport qui peut exister entre la construction d'un tunnel de 17 kilomètres, loin à l'intérieur des terres, et le développement d'un port qui semblait voué à une mort lente. Les cargos l'ont déserté depuis longtemps au profit de Casablanca. Vont-ils reprendre, dans un avenir plus ou moins proche, la route de Mazagan ? Cela n'est pas impossible, car ce tunnel de 17 kilomètres, le tunnel d'Im-Fout, va apporter, en détournant une partie des eaux de l'Oum-er-Rebia. la fertilité et la prospérité sur un premier périmètre irrigué de 90.000 hectares, puis sur un autre de 130.000 hectares. La mise en culture intensive d'une aussi vaste superficie de terres excellentes, au sud du port de Mazagan, milite en faveur de sa renaissance.
Aussi M. Dupré, président de la Chambre d'Agriculture, de Commerce et d'Industrie de Mazagan, n'a-t-il pas attendu la mise en eau des premiers canaux d'irrigation, prévue pour l'an 1953, pour obtenir des Pouvoirs Publics des crédits suffisants pour commencer les travaux destinés à équiper le port de Mazagan et capables de le rendre aptes à satisfaire aux demandes futures du commerce.
L'ancienne jetée du port sera prolongée de 140 mètres environ. Les travaux sont en cours. Ils ont consisté d'abord en un renforcement de l'ancienne jetée en maçonnerie afin d'augmenter sa résistance à la houle, puis à la pose d'enrochements et de blocs de béton dans le prolongement de la dite jetée. Deux grues électriques de 15 tonnes procèdent à ces travaux tandis que les blocs de béton nécessaires sont fabriqués sur place par une puissante bétonneuse.
On prévoit de raccourcir la jetée sud afin de porter la largeur de la passe d'entrée à 80 mètres.
Ces travaux, qui ont été confiés à l'Entreprise Truchetet-Tansini et A. Dodin, une fois achevés, on procédera au déroctage du chenal d'entrée et de l'intérieur du port afin de permettre aux cargos de 1.500 et de 1.800 tonnes d'y pénétrer et d'y accoster. Le quai actuel, au cours d'une deuxième tranche de travaux, sera doublé.
Une école de marins. — Afin d'assurer au port, au moment de sa reprise d'activité, que l'on peut espérer prochaine, un personnel qualifié, une Ecole d'Education Maritime a été créée par MM. Raymond Dupré et Le Bail, dans un modeste local, ancien stand de la Foire de Mazagan. Cette école fonctionne depuis le 1er décembre 1950, et dispose d'une baleinière et d'un vieux cotre en attendant mieux. Ainsi le port de Mazagan sera-t-il prêt à faire face aux exigences du commerce maritime lorsque les Doukkala produiront ce qu'on est en droit d'espérer. En attendant, les bateaux de pêche continuent de l'animer.boulodromes, forme une véritable oasis.
    By: Khalid Sfini-_-_
    POURQUOI J’ADORE CETTE VILLE, UNE VILLE DONT  VOUS N’AVEZ JAMAIS RÊVÉ… »La trace d’un rêve n’est pas moins réelle que celle d’un pas.
    Vous n’aurez jamais une deuxième chance de faire une bonne première …
    khalid

    MAZAGAN N’EST PAS QU’UNE PLAGE…
    MAZAGAN, malgré la proximité relative de la capitale industrielle et commerciale du Maroc, n’est pas une ville morte. Mazagan ne se contente pas d’aménager sa plage, de planter des arbres et des massifs sur son parc d’agrément, d’accueillir les touristes qui viennent admirer ses remparts et la célèbre « citerne des Portugais », Mazagan se développe au rythme de la vie moderne.
    Récemment le général Juin, Résident Général, inaugurait à Mazagan un édifice qui symbolise bien cette activité à la fois commerciale, industrielle et sociale. Il s’agissait d’un véritable palais consulaire, comptant trois étages, et où sont heureusement groupés un certain nombre d’organismes dont nous ne citerons que les principaux : Chambres d’Agriculture, de Commerce et d’Industrie française et marocaine, Syndicat d’Initiative/ Office du Blé, Anciens Combattants, Inspection de l’Agriculture… L’immeuble, avec ses marbres et ses fers forgés a fière allure et permet de loger un certain nombre de fonctionnaires appartenant aux services qu’il abrite.
    La crise du logement sévissait à Mazagan comme partout ailleurs, la population ne cessant de s’accroître et le rythme des constructions ne pouvant suivre. Mazagan possède peu de grands immeubles, par contre la municipalité a fait construire sur le quartier du Plateau, avec la main-d’œuvre fournie par le pénitencier de l’Adir, une série de villas de trois pièces dont les locataires deviennent propriétaires au bout de vingt ans en payant un loyer mensuel qui n’a rien d’extraordinaire. Ces villas couvrent environ 100 mètres carrés et sont toutes entourées d’un jardin de 4 à 500 m2. Elles possèdent bien entendu l’électricité et l’eau courante.
    Ceux des locataires qui ne pouvaient se contenter de trois pièces, ont pu se faire construire à leurs frais les pièces supplémentaires.
    La ville envisage un programme de construction d’une cinquantaine d’habitations pour la population marocaine, en location-vente également, qui en dix ans fera du locataire un propriétaire. Ces maisons comprendront deux pièces( cuisine et petite cour sur 60 m2 environ.
    L’équipement de la ville, outre son nouveau « palais consulaire », comportera bientôt un stade. Les tribunes sont d’ores et déjà édifiées et un terrain de football …
    – Ci-contre : Le nouveau palais consulaire.
    – Ci-dessous : La belle plage de Mazagan, avec ses aménagements modernes.

    … aménagé. Il sera bientôt suivi d’un terrain de basket et d’un terrain de volley-ball, de courts de tennis et de pistes d’athlétisme. L’ensemble comprendra un parking pour les voitures et une villa pour l’agent du Service de la Jeunesse et des Sports.
    Quant à l’hôpital mixte, devenu très insuffisant, il sera prochainement agrandi de 50 lits, au cours d’une première tranche de travaux, puis de 130 lits au cours de deux autres tranches, portant ainsi sa capacité totale à 350 lits.
    Ces travaux comportent un programme de modernisation qui fera disparaître de vieux bâtiments que l’on remplacera par de nouveaux. Un pavillon de contagieux, comprenant quatre ailes, séparées chacune par une cour, sera édifié tandis que sera créé un service oto-rhino-laryngologie. Ce service, ainsi que le service des contagieux, sera doté des appareils les plus modernes.
    En outre des travaux ont été entrepris pour doter l’hôpital d’un ensemble d’égouts et de distribution d’eau, desservant l’ensemble des pavillons. L’hôpital mixte de Mazagan est donc en passe de devenir un grand établissement hospitalier régional.
    Dans le domaine de l’industrie privée, il est bon de signaler l’installation d’un atelier de broderies mécaniques et à la main, et de confection. Une cinquantaine d’ouvrières ont été initiées par des spécialistes au travail de la broderie à la main, et 350 ouvrières à celui de la broderie mécanique et aux travaux de confection. Ces ouvrières sont d’origine musulmane et Israélite.
    La production de ces ateliers ne se contente pas d’approvisionner le marché local, elle est aussi exportée vers la France, la Belgique, voire même les Etats-Unis.
    Du point de vue sanitaire, de grandes améliorations sont en cours de réalisation. Comme beaucoup de villes du Maroc, Mazagan se plaignait du manque d’eau. Elle devait se contenter de 2.500 mètres cubes par jour et les coupures étaient fréquentes. Il n’en sera plus de même l’an prochain, car la S.M.D. va édifier une station de pompage sur l’Oum-er-Rebia et la ville achève la construction d’un château-d’eau. Toutes les canalisations sont en cours de réfection, ainsi d’ailleurs que le réseau des égouts.
    Enfin la construction de nouveaux abattoirs a été entreprise.
    Mazagan, comme nous l’écrivions au début de ces pages, ne se contente pas d’aménager sa plage et d’accueillir les touristes. Pourtant sa vocation n’est-elle pas de devenir un jour, comme l’a dit le maréchal Lyautey, le Deauville marocain ? Aussi en plein centre de la ville le parc Paul-Doumer, aux allées ombreuses, où sont aménagés courts de tennis et – Maquette du futur hôtel « Marhaba » de Mazagan, d’après les plans de M. Duhon, architecte D. P. L. G.

    … de verdure, de fraîcheur et de calme, tandis qu’en bordure même de l’océan, abrités du vent marin par un mur, s’étendent les bosquets, les gazons, les pièces d’eau fleuries et les pergolas du parc Lyautey.
    La proximité de ce parc augmentait encore sa valeur, les baigneurs pouvant y trouver une ombre propice au repos. Sa réputation attirait les estivants et plusieurs colonies de vacances ou centres d’estivage vinrent s’y installer.
    La plage même de Mazagan est magnifique. Cependant il fallait équiper cette plage, et ce fut l’œuvre de ces dernières années. Aux tentes et baraques succéda l’alignement impeccable de 140 cabines construites en dur, tandis que le centre balnéaire se complétait de magasins et de cabines de déshabillage, d’un bar et d’une piste de danse.
    Un mirador fut dressé pour la surveillance de la plage dont la sécurité est assurée par deux barques montées chacune par un maître-nageur. Un poste de police a été installé ainsi qu’une petite infirmerie.
    Quant à la question du logement des estivants, elle sera partiellement résolue par l’édification de petits bungalows sur le terrain de l’ancien parc Sadi-Carnot. Huit de ces bungalows sont achevés, une vingtaine d’autres sont prévus. Ils comportent chacun un lit à deux places et deux lits d’enfants, avec un coin pour la cuisine, des douches communes complétant l’installation dotée de l’eau courante et de l’électricité.
    Enfin, poursuivant la construction de sa chaîne d’hôtels, la Compagnie -de Navigation Paquet a commencé l’édification du Marhaba de Mazagan qui comptera une première tranche de 25 chambres, dotées de tout le confort moderne, dans le parc même qui borde la plage. En vertu d’une convention passée avec la Compagnie Paquet, c’est elle qui, dès 1952, prendra à sa charge le centre balnéaire et le casino. Ainsi Mazagan devient peu à peu le Deauville marocain.
    L’hôtel Marhaba de Mazagan est l’œuvre de M. E. Duhon, architecte D.P.L.G. Il s’élèvera, comme nous l’avons signalé, dans un vaste parc de 4 hectares, et ce fait est assez rare au Maroc pour qu’il mérite d’être souligné. D’autre part, l’hôtel sera agrémenté d’une piscine d’eau douce de 25 m. sur 12 m. 50, soit les dimensions d’un bassin olympique, creusée entre un terrain de volley-ball et un parc de jeux pour enfants.
    La façade de l’hôtel donnant sur la piscine et le parc, d’une part, et sur la mer d’autre part, sera légèrement incurvée. Une terrasse de 60 mètres de long sur 20 mètres de large, s’étendra entre le bâtiment de l’hôtel et la piscine. Elle ouvrira de plein pied sur une vaste salle à manger ayant à la fois vue sur la piscine et sur la plage et l’océan. Cette salle à manger panoramique aura 25 mètres de long sur 17 de large. Une baie vitrée, à l’une de ses extrémités, permettra aux convives de jeter un coup d’œil sur le grill-room et les tournebroches, tandis qu’à l’autre extrémité s’ouvrira, au-delà du hall de réception, un salon de 15 m. sur 17 m., au luxueux mobilier.
    Pour compléter le confort des hôtes de cet hôtel, une passerelle donnera accès à une plage privée. Enfin, sous la salle à manger sera aménagé un garage pour une centaine de voitures.
    La Société Hôtelière Marhaba se propose de transformer le vétusté casino en grande brasserie populaire et d’édifier un cinéma avant même la fin de l’année, à proximité du parc.

    LE PORT
    LES gigantesques travaux entrepris sur l’Oum-er-Rebia pour assurer l’irrigation de la plaine des Abda-Doukkala, auxquels « Réalités Marocaines » ont consacré dans leur ouvrage « Hydraulique Electricité » une large place, celle qui leur convenait, vont-ils permettre la renaissance du port de Mazagan ?
    A première vue on ne voit pas le rapport qui peut exister entre la construction d’un tunnel de 17 kilomètres, loin à l’intérieur des terres, et le développement d’un port qui semblait voué à une mort lente. Les cargos l’ont déserté depuis longtemps au profit de Casablanca. Vont-ils reprendre, dans un avenir plus ou moins proche, la route de Mazagan ? Cela n’est pas impossible, car ce tunnel de 17 kilomètres, le tunnel d’Im-Fout, va apporter, en détournant une partie des eaux de l’Oum-er-Rebia. la fertilité et la prospérité sur un premier périmètre irrigué de 90.000 hectares, puis sur un autre de 130.000 hectares. La mise en culture intensive d’une aussi vaste superficie de terres excellentes, au sud du port de Mazagan, milite en faveur de sa renaissance.
    Aussi M. Dupré, président de la Chambre d’Agriculture, de Commerce et d’Industrie de Mazagan, n’a-t-il pas attendu la mise en eau des premiers canaux d’irrigation, prévue pour l’an 1953, pour obtenir des Pouvoirs Publics des crédits suffisants pour commencer les travaux destinés à équiper le port de Mazagan et capables de le rendre aptes à satisfaire aux demandes futures du commerce.
    L’ancienne jetée du port sera prolongée de 140 mètres environ. Les travaux sont en cours. Ils ont consisté d’abord en un renforcement de l’ancienne jetée en maçonnerie afin d’augmenter sa résistance à la houle, puis à la pose d’enrochements et de blocs de béton dans le prolongement de la dite jetée. Deux grues électriques de 15 tonnes procèdent à ces travaux tandis que les blocs de béton nécessaires sont fabriqués sur place par une puissante bétonneuse.
    On prévoit de raccourcir la jetée sud afin de porter la largeur de la passe d’entrée à 80 mètres.
    Ces travaux, qui ont été confiés à l’Entreprise Truchetet-Tansini et A. Dodin, une fois achevés, on procédera au déroctage du chenal d’entrée et de l’intérieur du port afin de permettre aux cargos de 1.500 et de 1.800 tonnes d’y pénétrer et d’y accoster. Le quai actuel, au cours d’une deuxième tranche de travaux, sera doublé.
    Une école de marins. — Afin d’assurer au port, au moment de sa reprise d’activité, que l’on peut espérer prochaine, un personnel qualifié, une Ecole d’Education Maritime a été créée par MM. Raymond Dupré et Le Bail, dans un modeste local, ancien stand de la Foire de Mazagan. Cette école fonctionne depuis le 1er décembre 1950, et dispose d’une baleinière et d’un vieux cotre en attendant mieux. Ainsi le port de Mazagan sera-t-il prêt à faire face aux exigences du commerce maritime lorsque les Doukkala produiront ce qu’on est en droit d’espérer. En attendant, les bateaux de pêche continuent de l’animer.boulodromes, forme une véritable oasis.

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