Published On: lun, Mai 13th, 2013

Enquête. Stars, fric et paillettes

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Enquête. Stars, fric et paillettes

Vedettes de cinéma ou du petit écran, célébrités de la chanson, footballeurs ou coachs réputés, peintres de renom… combien gagnent les stars du royaume? Arrivent-elles à s’en sortir ?

Une bizarrerie, une seule, mais de taille. Sous nos cieux, les artistes-peintres les mieux cotés gagnent largement mieux leur vie qu’une star de cinéma. Cette singularité tient au circuit économique. Concernant le marché de l’art, les maillons de la chaîne sont tous reliés et efficients. Le secteur repose en amont sur les galeristes qui assurent la promotion de leurs artistes, communiquent autour de leur travail et se chargent, quelquefois, de produire leurs œuvres. Au cœur du système, les maisons de vente aux enchères sont le juge de paix du marché, puisque la cote d’un artiste est déterminée selon ses résultats lors des adjudications. Enfin, en aval, une centaine de collectionneurs font le marché, mordus d’art pour certains, ou simples spéculateurs achetant une œuvre avec l’idée de la revendre en réalisant une plus-value. En comparaison, le marché du cinéma paraît bien bancal. Il est bien campé sur ses jambes quand il s’agit de production : plus d’une vingtaine de longs-métrages sont réalisés chaque année. Mais le secteur boite quand il s’agit de distribution. Le meilleur exemple reste le roi du blockbuster, Saïd Naciri. Le réalisateur n’a rien gagné avec ses trois derniers films (Abdou chez les Almohades, Le clandestin et Un Marocain à Paris) car les salles obscures se font, aujourd’hui, peau de chagrin. Il est loin le temps faste où il arrivait à dégager 600 000 dirhams de bénéfices avec Les Bandits, à une époque pas si lointaine où les cinémas étaient plus nombreux. Une autre tare plombe la rémunération des artistes, toutes disciplines confondues : l’absence de star-system et des retombées financières inhérentes. Vous pouvez être un chanteur adulé du public, abonné aux sitcoms de ramadan ou servir de fond sonore aux chauffeurs de taxis, votre rémunération ne sera jamais en corrélation avec votre popularité. Tous les artistes ayant accepté de dévoiler leurs revenus relèvent ce gap et se consolent en se drapant dans leur renommée. Quant aux autres, ils ont joué aux pleureuses tout en restant motus et bouche cousue concernant leur rétribution. On ne leur jettera pas la pierre pour autant. C’est dur pour son ego de voir qu’un footballeur gagne souvent mieux sa vie qu’un artiste. Comme quoi, chez nous, il vaut mieux suer derrière un ballon que créer.

 Comédiens.Grands rôles et petits cachets

Elles ont beau être têtes d’affiche, attirer les sunlights, être très populaires… les vedettes de cinéma ne roulent pas sur l’or. A moins de tourner pour une production étrangère.

Petite recette pour provoquer la gêne, la panique ou l’indignation sur le visage de votre comédien préféré : demandez-lui à combien s’élèvent ses revenus. Les logorrhées se suivent et se ressemblent : pas d’estimation possible, tout dépend du budget du film ou de la production, les cachets ne tombent jamais à temps, on fait encore valoir l’entraide au moment de négocier les salaires, et puis, de toutes les manières, ce n’est pas assez, etc. Si les revendications semblent au premier abord pleurnichardes et éculées, elles ne sont pas dénuées de vérité. Côté cinéma, l’immense majorité des films est intégralement financée par le fonds d’aide du Centre cinématographique marocain (CCM). Lorsque l’argent vient d’ailleurs, c’est souvent la télévision qui signe un chèque et, plus rarement, des coproductions étrangères qui s’associent à des projets. Alors que les salaires des techniciens sont sensiblement les mêmes d’un tournage à l’autre (avec une grille fixée par le CCM), ceux des réalisateurs dépendent de leurs casquettes : cumulant les mandats, ces derniers sont souvent producteurs, réalisateurs et scénaristes à la fois. Parfois, cette volonté d’être au four et au moulin est justifiée par une réduction des postes et des salaires, même lorsque celle-ci déteint sur la qualité de l’œuvre en devenir. “Un réalisateur touche, à peu près, 20% du budget global d’un projet”, nous confie un spécialiste du secteur. “Quant à la somme allouée sur un film à tous les comédiens réunis, elle est en moyenne de 10%”, poursuit notre source, qui précise que 4% sont destinés à la tête d’affiche. C’est peu payé. De plus, “le seul argent que touche un comédien est son cachet au moment du tournage”, tient à préciser une jeune actrice. Comprenez que nos acteurs ne bénéficient pas de droits à l’image et ne sont jamais intéressés aux profits réalisés par la production (en même temps, les films ne sont quasiment jamais rentables).

La chose est plus problématique pour le petit écran, puisque nos chaînes diffusent et rediffusent à volonté leurs séries, sans rien verser aux comédiens ni même aux réalisateurs concernés. Si certaines de nos stars se tournent donc vers la réclame, c’est que les films et séries ne leur suffisent pas. Oui, mais “tout le monde n’a pas l’occasion de faire de la publicité : ceux qui en font sont considérés comme bankables et ont fait beaucoup de films”, pointe notre comédienne. Ce n’est donc pas une solution. Autre problème : la Commission du fonds d’aide procède en quatre tranches pour alimenter les boîtes de production chargées d’un film subventionné. Sauf que celles-ci n’ont généralement pas de fonds de roulement. Résultat, lorsqu’une tranche du financement escompté ne tombe pas à temps, le tournage s’arrête, tout simplement. En d’autres termes, le fait que l’Etat soutienne la création nationale plonge, à tort, les producteurs dans un attentisme latent, comme si le fonds d’aide était l’unique solution et que lever des investissements privés relevait du pur délire…

Kamal Kadimi

Le célèbre Hdidane de la série de Fatima Boubekdi ne fait pas trop de résistance pour nous révéler ses revenus. Actuellement, c’est ce rôle qui constitue l’essentiel de ses ressources : il est payé 20 000 dirhams pour chaque épisode et en tourne actuellement une moyenne de deux par mois. Il a d’autres rentrées d’argent, mais un peu éparses. C’est ainsi qu’il empoche un salaire mensuel de 1300 dirhams pour enseigner le théâtre dans une école casablancaise. “Moins que le Smig, mais c’est pour la bonne cause”, explique notre Hdidane national.

Latefa Ahrrare

La native de Boulemane peut gagner énormément en une semaine et ne pas empocher un sou pendant des mois. Ses revenus annuels, la star de la pièce de théâtre Capharnaüm affirme n’en avoir aucune idée, mais nous donne quand même quelques précieux indices. Ainsi, la plus grosse somme qu’elle a touchée s’élève à 250 000 dirhams pour un tournage de 15 jours. A l’étranger, il lui arrive de donner une lecture de 10 minutes et d’encaisser 1000 dollars. Voire jouer un spectacle de 30 minutes et gagner 6000 euros. Latefa Ahrrare reste intraitable sur sa rémunération. “Je suis quelqu’un qui vit bien et je préfère jouer gratuitement plutôt que d’être payée des miettes”, nous confie l’actrice, qui accepte toutefois un cachet modeste de 3000 dirhams pour chaque représentation de sa pièce.

Rachid El Ouali

C’est l’un des comédiens les mieux payés. Il négocie ses premiers rôles entre 50 et 70 000 dirhams. Un de ses plus gros cachets au cinéma serait son interprétation dans Et après, de Mohamed Ismaïl, qui lui a permis d’engranger 120 000 dirhams. Sur le petit écran, il est aussi l’une des stars les plus choyées puisqu’un rôle dans un téléfilm lui rapporte une moyenne de 40 000 dirhams. Et encore, tout cela n’est que la partie visible de l’iceberg. “Vous vous trompez si vous croyez que c’est le cinéma, le théâtre ou la télé qui font vivre Rachid El Ouali”, nous confie un de ses amis. C’est que notre acteur enchaîne les spots publicitaires, surtout pour les filiales du groupe Ynna de Miloud Chaabi. Et là, pas moyen d’avoir une idée de ce que cela rapporte au patron de Claproduction, société qu’il a fondée en 2004. Récemment, il a décidé de passer derrière la caméra en tant que metteur en scène et producteur.

Driss Roukh

Eternel second rôle, l’acteur meknassi tire bien son épingle du jeu. Il tourne beaucoup et pas pour des clopinettes. Pour une production marocaine, il faut compter un cachet minimum de 100 000 dirhams pour l’avoir pendant 10 jours de tournage, que ce soit dans un long-métrage, un téléfilm ou encore une série du ramadan. Le cachet peut grimper jusqu’à 200 000 dirhams s’il s’agit d’une production à gros budget. Et quand il se fait approcher par les étrangers, son cachet oscille entre 300 000 et 400 000 dirhams.

Yassine Ahejjam

Star des feuilletons à succès comme Bnat Lalla Mennana ou Douiba, Yassine Ahejjam est un incontournable du petit écran, et encore mieux, il en vit. Ainsi, ses cachets varient entre 30 et 40 000 dirhams pour un téléfilm, et entre 100 et 200 000 dirhams pour un premier rôle dans un feuilleton. Très regardant sur son image quand il tourne des spots publicitaires, il impose une durée de diffusion ne dépassant pas six mois. Tout en continuant à tourner et réaliser des pièces de théâtre, Yassine Ahejjam s’est lancé dans la politique en 2011 et est devenu député pjd, touchant un salaire de 30 000 dirhams dont il reverse le tiers à son parti.

Saïd Bey

L’année 2012 fut riche en projets pour ce jeune premier du cinéma. L’artiste nous déclare avoir récolté quelque 200 000 dirhams, entre les grosses productions étrangères qui ont fait appel à lui et un long-métrage marocain où il a tenu le premier rôle. Pour autant, toutes les années ne sont pas aussi généreuses. Le comédien, comme tant d’autres, n’a pas choisi un métier où la régularité est reine : si les premiers rôles au cinéma peuvent aller de 60 à 100 000 dirhams en moyenne et de 30 à 80 000 dirhams pour les téléfilms (en excluant les concessions faites pour des réalisateurs “amis”), les propositions s’avèrent sporadiques. “Parfois, il m’arrive de ne pas travailler pendant six mois, faute de projets”, conclut Saïd Bey.

Mohamed El Jam

Pour chaque publicité tournée, généralement avec Maroc Telecom, le comédien encaisse 150 000 dirhams. Son cachet pour son rôle dans la série du ramadan Ma chaf ma ra, diffusée en 2012 sur Al Aoula, s’élève à 280 000 dirhams… qu’il n’a pas encore touchés. S’il consent à parler de l’argent qu’il gagne, le  comédien tient à rappeler que les artistes marocains sont encore dans la précarité et vivotent au gré des projets, bons ou mauvais. L’homme, qui traîne quarante ans de carrière derrière lui, n’hésite pas, pour relativiser ses gains et ceux de ses collègues, à comparer ce qu’il touche aux cachets de séries télévisées venues d’ailleurs, telles que Harim Soultane.

Amal Atrach

L’actrice a touché entre 150 et 200 000 dirhams pour les trente épisodes de la série télévisée Okba lik, diffusée pendant le ramadan 2010. Sur grand écran, elle a joué en 2011 dans La Source des femmes, de Radu Mihaileanu, où son cachet était de 180 000 dirhams pour dix-huit jours de tournage. Absente des plateaux de cinéma et de télévision ces deux dernières années, Amal Atrach gagne désormais sa vie en faisant du coaching d’acteurs sur des tournages publicitaires. Elle est payée entre 15 et 30 000 dirhams pour une semaine de travail, mais elle n’a eu que trois contrats de ce type en 2012. Elle ne devrait pas tarder à renouer avec le grand écran, sans doute dans le prochain film réalisé par son mari, Yassine Fennane.

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Gad Elmaleh

En 2012, l’acteur marocain a gagné 2,1 millions d’euros, soit 23 millions de dirhams. Une jolie somme, empochée grâce à ses rôles principaux dans des films français (Le Capital de Costa Gavras ou La Rafle de Rose Bosch) ou secondaires dans des productions hollywoodiennes (Minuit à Paris de Woody Allen, ou Le dictateur de Sacha Baron-Cohen). D’après le quotidien français Le Figaro, Gad Elmaleh est en 2013 le quatrième acteur le mieux payé de France, après Dany Boon, Gérard Depardieu et Catherine Frot.

Jamel Debbouze

L’humoriste franco-marocain est l’un des acteurs les plus bankables du cinéma français, demandant des cachets allant de 1,5 à 2 millions d’euros pour un rôle principal. Mais parfois, Jamel fait des exceptions pour des films qui lui tiennent à cœur. C’est ce qu’il a fait en 2008 pour Indigènes de Rachid Bouchareb, pour lequel il a été payé 400 euros par jour. D’après les médias français, l’humoriste était le 9ème acteur le mieux payé en 2012, et il serait à la tête d’un important patrimoine immobilier – dont un riad à Marrakech acheté 800 000 euros –, et posséderait un parc automobile impressionnant. Sans parler de ses spectacles, qui lui rapporteraient en moyenne 1,5 million d’euros.

Chanteurs. De festivals et de ghrama…

Confrontés à l’inexistence d’un marché du disque et à la galère des droits d’auteur, nos musiciens gagnent leur vie au rythme des concerts événementiels et des soirées privées.

Si les arts plastiques sont une petite entreprise qui résiste autant qu’elle peut à la crise, la musique semble n’en être jamais sortie. Pas de circuit de distribution en bonne et due forme, des maisons de disque et labels morts dans l’œuf, des droits d’auteur quasi inexistants… Bref, le petit monde de la musique patauge, comme à son habitude, en attendant de pouvoir se professionnaliser un jour, si Dieu le veut. Car si les stars de la chanson existent bel et bien, leur business est à la merci des dates qu’on leur offre. Outre les soirées privées et autres tournées organisées par des sponsors pour qui la musique n’est qu’un prétexte, les occasions pour nos artistes de se produire proviennent essentiellement des festivals, qu’ils soient consacrés aux groupes locaux ou sommés de remplir leur quota de musique marocaine à programmer.

Et c’est justement la saison qui démarre. Dans trois semaines, Mawazine, le plus grand festival du royaume, rythmera les soirées de Rabat et attirera des spectateurs des quatre coins du Maroc pour voir des stars des hits parades mondiaux, mais aussi des artistes orientaux et marocains pousser la chansonnette. “Près de la moitié des scènes est réservée aux artistes locaux”, nous explique une source de l’organisation du festival rbati. Les cachets de ces derniers oscillent selon leur notoriété. “Ça démarre à 20 000 dirhams et ça peut aller jusqu’à 100 000 dirhams, ajoute notre source. Mais quand il s’agit de big stars comme Samira Saïd, ça grimpe aux alentours de 300 000 dirhams, soit le cachet moyen des chanteurs orientaux”. Quant aux Occidentaux, ça va chercher encore plus haut. Exemple : le phénomène coréen Psy a négocié une rémunération d’un million de dirhams pour une demi-heure de son Gangnam Style. “Nous sommes conscients qu’il faut valoriser davantage les artistes marocains, confie notre interlocuteur. C’est pour cela que nous avons décidé dès cette année de doubler leurs cachets”. Voilà qui fera plaisir aux musiciens du bled.

Mais des opportunités comme Mawazine, Timitar à Agadir ou le Festival Gnaoua d’Essaouira sont aussi espacées qu’aléatoires. Généralement, les comptes en banque de nos musiciens restent souvent à sec. Ceux qui arrivent à tirer leur épingle du jeu – comprenez qui réussissent à jouer régulièrement, et donc à avoir un revenu ponctuel – sont invariablement les grands noms du chaâbi, de la musique amazighe et de la variété, aussi à l’aise sur une scène en plein air que dans un mariage cossu. La notoriété ne fait malheureusement pas l’artiste comblé : des musiciens issus de ce qu’on a appelé la “nouvelle scène” dans les années 2000, quasiment aucun n’arrive à vivre décemment de sa musique.

Moby Dick

Depuis 2007, Younes Taleb, aka Moby Dick, vit grâce à son art, le rap. Avant ça, il était revendeur de DVD. Aujourd’hui, il peut espérer toucher entre 15  et 60 000 dirhams pour une scène, en fonction des moyens de l’organisateur et des sponsors associés. Sauf quand il joue gratis, parce que l’évènement lui plaît, que le projet le motive. Les CD, eux, ne rapportent pas grand-chose : vendus à 39 dirhams l’unité, ils ne s’écoulent pas à plus de 5000 exemplaires. En 2012, notre rappeur a ainsi amassé environ 60 000 dirhams entre concerts et vente de CD. Restent les produits dérivés et les activités liées au hip-hop : l’accueil de jeunes pousses dans un studio d’enregistrement et le flocage de T-shirts affichant le logo du groupe, ce qui permet d’arrondir les fins de mois. Ce n’est pas Jay-Z, mais Moby Dick vit de sa passion.

Hamid El Kasri Les cachets du maâlem gnaoui originaire de Ksar El Kébir oscillent en moyenne entre 12 et 40 000 dirhams : s’il est capable de jouer pour une somme dérisoire quand la demande émane d’un proche ou que le projet lui parle, le Gnaoui le plus patriote du moment écume aussi les soirées privées où l’argent coule à flots. Le musicien aux quatorze albums est aussi un habitué des festivals et donne une trentaine de concerts par an.

Dounia BatmaTout s’enchaîne très vite pour Dounia Batma depuis son aventure à Arab Idol l’année dernière. Même si elle n’a pas remporté la finale de l’émission, la jeune Casablancaise a vu sa carrière décoller, et son compte en banque exploser. Son manager, basé au Liban, demande un cachet de 15 000 dollars pour chacune de ses prestations. Une somme impressionnante lorsqu’on sait qu’elle est en début de carrière et qu’elle n’a pas encore sorti d’album. Depuis mars 2012 et la fin d’Arab Idol, Dounia Batma a donné trois concerts au Maroc, qui lui ont permis de gagner dans les 400 000 dirhams. Sans parler de ses prestations dans les pays du Golfe, de ses apparitions télévisées ou encore des soirées privées.

Najat Aâtabou

Depuis plusieurs années, la diva du chaâbi draine des dizaines de milliers de spectateurs à chacun de ses concerts, que ce soit au Maroc ou à l’étranger, où elle compte de nombreux fans au sein de la communauté marocaine. Et cela, elle le sait, car elle se déplace très rarement pour un cachet de moins de 100 000 dirhams. La chanteuse est également parfois sollicitée dans le cadre de soirées privées ou de mariages. Chaque année, ses concerts lui rapporteraient en moyenne 1,5 million de dirhams.

Abderrahim Souiri

Il fait partie des artistes populaires les mieux payés du royaume. Ses concerts font toujours salle comble, ses apparitions à la télévision sont assez fréquentes et ses disques inondent désormais grandes surfaces et échoppes de DVD. Mais c’est bien lors de soirées privées que le virtuose d’Al Andaloussi réalise l’essentiel de ses revenus. Mariages, baptêmes, grandes réceptions… c’est un artiste très demandé qu’il faut booker plusieurs mois à l’avance, surtout durant la saison estivale où il peut se produire un soir sur deux pendant plus de deux mois. Son cachet ? “Il se déplace à partir de 100 000 dirhams par soirée, mais cela peut être beaucoup plus durant l’été par exemple”, confie un connaisseur. De plus en plus, Souiri se produit également en Europe, aux Etats-Unis et dans les pays arabes.

Mourad Bouriki

Devenu une célébrité arabe en l’espace de quelques semaines, le lauréat de The Voice, dans sa version arabe, ne roule pas encore sur l’or. Actuellement, il est installé aux Emirats arabes unis et se consacre à l’enregistrement de son nouvel album, sans donner encore de concerts publics. Il se produira ce mois-ci sur la scène Annahda de Mawazine, en première partie du Libanais Assi Hillany, moyennant un cachet de 25 000 dirhams pour 40 minutes de prestation.

Saâd Lamjarred

Il faut compter entre 30 et 50 000 dirhams pour l’inviter à se produire sur scène. Fils d’un chanteur, Bachir Abdou, et d’une actrice, Nezha Regragui, il s’est fait connaître en 2006 en atteignant la finale du télé-crochet libanais Super Star. Depuis, il a réussi à cartonner, notamment grâce à son single Salina, Salina. Et pour arrondir ses fins de mois, il fait régulièrement des numéros au cabaret tangérois Layali Al Ouns. D’après un autre artiste qui est passé par le même endroit, les cachets quotidiens ne sont jamais inférieurs à 500 dirhams… sans oublier la fameuse ghrama, donnée par les clients et qui dépasse de loin cette somme.

Mouna Amarcha

Avec sa compatriote Dounia Batma, elle partage le même label muscial, Platinium records.  Cette native de Casablanca a brillé de mille feux dans le Golfe après sa participation à l’émission Album en 2007. La presse locale parle de cachets oscillant entre 350 et 400 000 dirhams pour animer un mariage ou une fête privée. “Dans ces pays, les concerts privés sont très courants et font office de festivals personnalisés. C’est leur véritable source d’argent”, nous explique un manager local.

Cheikha Tsunami

La cheikha actuellement en vogue refuse catégoriquement de parler de ce qu’elle gagne. “Je gagne assez pour subvenir aux besoins de ma famille et parfois je peux travailler bénévolement”, se limite-t-elle à déclarer. Son entourage et quelques anciens clients sont plus bavards. “Pour un mariage, elle demande 15 000 dirhams pour elle et sa troupe”, confie une de ses connaissances. Ce tarif peut atteindre 20 000 dirhams, sinon plus, lors de la haute saison des mariages en été. Mais Tsunami a une autre source de revenus non négligeable : la ghrama dont le montant par soirée peut dépasser celui du cachet. En moyenne, elle anime deux soirées par semaine.

Ahmed Soultan

Depuis son triomphe aux MTV European Music Awards, Ahmed Soultan est devenu bankable. Les droits sur ses albums, clips et singles ont été cédés au label anglais Somum Records & Publishing, inscrit aux sociétés des droits d’auteur SACEM (France) et BMI (Grande-Bretagne). Ces dernières collectent et reversent pour lui des droits annuels qui s’élèvent à 150 000 dirhams. Par Ailleurs, Ahmed Soultan a signé une licence d’exploitation de ses chansons pour 90 000 dirhams au Maroc et 12 000 dollars avec Sony Music en Afrique du Sud.

PEINTRES. Des toiles et des prix

Mahi Binebine

Ce n’est un secret pour personne : Mahi Binebine est l’un des artistes les mieux cotés au Maroc. Particuliers et entreprises s’arrachent ses tableaux et (depuis peu) ses sculptures. En moyenne, Binebine organise entre un et deux vernissages par an. Il réussit ainsi à vendre près de 50 nouveaux tableaux à des prix démarrant à 100 000 dirhams et qui peuvent dépasser le demi-million de dirhams. En comptabilisant les commissions des galeristes, le peintre marrakchi termine l’année avec un “chiffre d’affaires” flirtant avec les 4 millions de dirhams. “Binebine s’en sort plutôt bien, mais à deux vernissages par an, on estime déjà qu’il vend trop de tableaux et que leur valeur risque donc de chuter”, analyse ce critique d’art. Quid des romans de Binebine, dont certains sont désormais adaptés au cinéma ? A croire certaines sources dans le domaine de l’édition, même s’ils se vendent très bien, ils ne rapporteraient pas grand-chose à l’écrivain peintre.

Mohamed Mourabiti

Le bohème de Tahannaout reste très discret sur le niveau de ses revenus. Exposant très rarement, ses tableaux se vendent donc dans un cercle fermé, achetés par quelques initiés. Leurs prix démarrent à 50 000 dirhams, mais atteignent rarement des sommets. Il est également propriétaire d’Al Maqam, une résidence artistique à Tahannaout. L’artiste aime y recevoir des amis ou quelques amoureux de la nature vierge de la région. “C’est plus une lubie d’artiste qu’un projet touristique”, confie cette amie de Mourabiti. De quoi vit ce dernier en ce cas ?

Selon des sources proches, le peintre aurait conservé des parts dans une petite entreprise familiale spécialisée dans la fabrication de stores, dont l’activité a été élargie à la production de cadres pour les toiles et de structures métalliques pour les artistes. Ce qui lui permet de se consacrer à son art, la tête (et la bourse) tranquille(s).

Hors Catégorie

RedOne

D’après les médias américains comme Celebritynetworth.com, la fortune de Nadir Khayat s’élèverait à 20 millions de dollars, soit 165 millions de dirhams. Pas étonnant lorsque l’on sait qu’il est à l’origine de la plupart des hits qui ont cartonné dans le monde ces quatre dernières années. Le producteur touche des royalties sur leur vente, mais également sur leurs passages à la radio et à la télévision. Par exemple, le titre Bad romance, qu’il a composé avec Lady Gaga, a été visionné 500 millions de fois sur YouTube et s’est écoulé à 10 millions de copies, en faisant l’un des singles les plus vendus de l’histoire de la musique.

FOOTBALLEURS. Les rois des pelouses

Les chiffres vertigineux dévoilés à chaque mercato le confirment : les footballeurs gagnent très bien leur vie, surtout quand ils évoluent dans les grands championnats européens ou dans les clubs des pays du Golfe.

Au Maroc, la situation des footballeurs a relativement évolué. Il y a quelques années, un joueur évoluant dans un club, même prestigieux, ne touchait  pas plus de 2000 dirhams par mois. Alors, pour joindre les deux bouts, il était obligé d’exercer un autre métier en parallèle. Mais le nouveau statut du joueur, entré en vigueur en 2011, a quelque peu arrangé les choses : le salaire mensuel minimum dans un club professionnel est fixé à 2500 dirhams. Mieux encore, la naissance de la Botola Pro a provoqué une envolée des salaires et des primes due à la concurrence entre les grands clubs (Raja, WAC et FAR). Depuis, la grille des salaires se situe entre 9000 et 16 000 dirhams, auxquels il faut ajouter les primes de match qui varient entre 4000 et 8000 dirhams selon l’importance de la rencontre. “C’est une sorte de bonus en fonction des objectifs réalisés”, explique Ahmed El Ghaïbi, membre du bureau de la Fédération royale marocaine de football et ancien président de l’Olympique Club de Safi (OCS). Dans le cas particulier de l’AS FAR, les joueurs du club askari touchent le même salaire de 5000 dirhams en plus d’une prime de victoire à l’extérieur qui s’élève à 4000 dirhams contre 2000 à domicile. “L’avantage est que plusieurs de ces joueurs peuvent avoir un grade dans la gendarmerie ou les services sociaux de l’armée, qui leur permet une reconversion après le football et bénéficier d’une retraite décente”, nous confie un ancien joueur du club militaire. “Même les petits clubs offrent de bons salaires pour ne pas  perdre leurs joueurs”, souligne Ahmed El Ghaïbi.

L’autre élément qui a boosté les revenus des footballeurs, c’est la prime de signature. Ainsi, un joueur en fin de contrat n’est plus tenu d’avoir l’autorisation de son club pour négocier son transfert. “Les joueurs s’intéressent moins au salaire qu’à la prime d’engagement variant entre 500 000 et un million de dirhams”, précise El Ghaïbi. Enfin, le marché des gros transferts continue à être tiré par les clubs du Big four comme le WAC, le Raja, les FAR ou le MAS. Mais la tendance commence à s’inverser grâce à des équipes comme le FUS, le Moghreb de Tétouan ou encore le petit poucet, la Renaissance de Berkane, qui peut compter sur les notables de la région pour offrir de meilleurs salaires aux joueurs et éviter la relégation en deuxième division.

Cela dit, pour se faire un maximum d’oseille, il faut s’expatrier. Outre les internationaux qui évoluent en Europe, il y a aussi les championnats des pays du Golfe qui attirent les talents marocains. Les salaires mirobolants proposés par les clubs du Qatar, d’Arabie Saoudite ou encore des Emirats arabes unis permettent aux joueurs d’assurer leur avenir financier. “Le niveau du championnat marocain ne produit pas des joueurs compétitifs dans les championnats professionnels européens. De ce fait, les pays du Golfe offrent de meilleures conditions financières et permettent aux clubs de renflouer leurs caisses en libérant des joueurs le temps d’une saison ou deux”, analyse Moncef Elyazghi, chercheur en politiques sportives. C’est le cas du Raja qui a réalisé de bonnes opérations financières ces dernières années en vendant des stars comme Mohsine Metouali, Hassan Tair ou encore Sofiane Alloudi. “Ces joueurs sont transférés pour des montants qui peuvent atteindre six millions de dirhams. Le joueur touche le tiers et le reste revient au club. Ainsi, en une saison, un joueur gagne plus d’un million de dirhams dans un pays du Golfe contre 150 000 dans le championnat national”, rapporte Moncef Elyazghi.

Si beaucoup d’internationaux finissent leur carrière dans les championnats du Moyen-Orient, d’autres anciennes gloires se convertissent dans le business, comme consultants pour les chaînes de télévision ou coachs. Des métiers qui paient bien…

Rachid Taoussi

Après le scandale du salaire de l’ancien coach Eric Gerets, la fédération a joué la transparence en communiquant le salaire de Rachid Taoussi. Ayant signé un contrat d’un an renouvelable, il perçoit un salaire mensuel de 580 000 dirhams, soit quatre fois moins que son prédécesseur. Concernant les primes de match, il est stipulé que le sélectionneur empoche le double de la prime perçue par les joueurs, soit 60 000 dirhams. Après la quasi-élimination des Lions pour le Mondial 2014, Rachid Taoussi est sur la sellette. Il est donc fort probable que son salaire soit divisé par trois s’il se rabat sur un poste d’entraîneur de club.

Badou Zaki

Ballon d’or africain en 1986, meilleur gardien de but de la Liga  espagnole en 1990 avec l’équipe de Mallorca, il fait partie de l’aristocratie des joueurs professionnels. A son retour au pays, il se lance dans la promotion immobilière et ouvre le café Palma de Mallorca situé sur le boulevard d’Anfa à Casablanca, devenu rapidement un lieu huppé et une affaire en or qui rapporte pas moins de 7000 dirhams par jour. En 2012, il revient pour la quatrième fois aux commandes du Wydad pour un salaire mensuel de 200 000 dirhams et une prime d’un million s’il s’adjuge le titre. Mais là, c’est quasiment perdu…

M’hamed Fakhir

C’est le coach le plus titré du royaume : quatre championnats, quatre coupes du trône sans oublier la coupe de la confédération africaine. Normal donc que celui qu’on surnomme le Mourinho du Maroc soit l’entraîneur le mieux payé de la Botola Pro. Pour convaincre cet enfant du club de reprendre les rênes du Raja cette saison, le nouveau staff dirigeant a dû dégainer son chéquier : le contrat de Fakhir prévoit une prime d’engagement de 500 000 dirhams en plus d’un salaire mensuel de 200 000 dirhams. Et, cerise sur le gâteau, son contrat prévoit une prime d’un million de dirhams s’il réalise le doublé Botola et Champions league africaine. Là encore, un rêve qui s’est évaporé…

Youssef Chipo

Ancienne gloire du football marocain, Chipo est l’un des sportifs les plus doués pour le business. Après une riche carrière de joueur professionnel, il investit dans la pierre au Maroc, en Espagne et même à Dubaï. Propriétaire du Golden Gym, un des clubs de fitness les plus en vogue à Kénitra, il est également associé à son frère dans un des cafés les plus cossus de la ville, le Happy Hour. Deux petites affaires qui rapportent gros… Depuis 2010, Chipo est analyste pour la chaîne qatarie Al Jazeera Sport et son salaire mensuel serait estimé à

10 000 dollars. Enfin, il s’est lancé dans un projet d’académie de football à Rabat qui, selon lui, ne tardera pas à voir le jour.

Aziz Bouderbala

C’est grâce à sa popularité et son charisme que Aziz Bouderbala gagne sa vie. En 2012, il a ainsi engrangé pas moins de 1,2 million de dirhams, en associant son image à des marques marocaines grand public comme Richbond, Addoha ou encore La Marocaine des Jeux. L’ancien attaquant des Lions de l’Atlas s’est aussi lancé dans une carrière d’acteur et affiche déjà deux séries au compteur. La dernière en date, Lfarqa, produite par Nabil Ayouch, où il joue “l’entraîneur de quartier”, lui a rapporté un cachet d’un peu plus de 150 000 dirhams. “Je pourrais gagner énormément d’argent si je voulais. J’ai eu plusieurs offres que ce soit dans le domaine du foot ou pour des rôles dans des séries télé. Mais je refuse de faire n’importe quoi. Ce n’est pas le fric qui me fait courir”, confie le serial dribbleur.

Marouane Chamakh

L’international marocain d’Arsenal (prêté à West Ham) gagne beaucoup d’argent. Trop même, selon certains journalistes britanniques qui lui reprochent de suivre toutes les rencontres sur le banc de touche. Le montant de son salaire n’est pas connu au rial près, mais au vu des sommes avancées, les rials ne comptent plus. En 2012, on parle de 3,72 millions d’euros selon certaines sources, 3,28 millions selon d’autres. Un pactole qui fait de lui le joueur marocain le mieux payé (11ème africain). Et ceci sans parler des cachets de la pub, restés strictement confidentiels, notamment pour la marque Nike dont le joueur a été l’une des effigies en 2010. En revanche, lorsqu’il est retenu pour évoluer avec le onze national, Chamakh ne reçoit “que de l’argent de poche, des sommes dérisoires”, d’après un membre de la fédération.

Mehdi Benatia

Le défenseur central de l’Udinese touche à l’heure actuelle 900 000 euros par an. Disposant de l’accord de son club pour un transfert, il risque de faire la culbute et de doubler ses émoluments dès l’été prochain. Considéré comme l’un des meilleurs défenseurs d’Italie, l’international marocain a en effet tapé dans l’œil de plusieurs grands clubs européens. C’est ainsi que le Paris Saint-Germain aurait tenté de le recruter en lui offrant un salaire mensuel de 200 000 euros.

Younès Belhanda

Meneur de l’équipe de Montpellier, c’est un des joueurs marocains les mieux payés de la Ligue 1. En 2012, le jeune espoir des Lions a gagné pas moins de 768 000 euros, soit environ 9 millions de dirhams. Pas mal pour ce joueur de 23 ans, sacré champion de France pour la saison 2012 et meilleur buteur de son club. Mais pas assez apparemment pour les ambitions de l’international marocain, qui a déjà essayé l’été dernier de convoler avec le très riche PSG, avant de rester finalement à Montpellier.

Audiovisuel. La notoriété ne fait pas la fortune

Les stars de la télé et de la radio restent des salariés dans un secteur très peu concurrentiel. Alors pour mettre du beurre dans les épinards, ils ont souvent des activités parallèles.

Ils ne roulent pas sur l’or, mais au moins ils touchent des salaires mensuels. Ils leur sont versés soit par les chaînes de télévision ou les radios pour lesquelles ils travaillent, soit par les boîtes de production qui réalisent les émissions qu’ils présentent, et qui sont vendues aux chaînes nationales. Certes, leurs salaires sont beaucoup moins mirobolants que ceux des animateurs vedettes des chaînes françaises, qui avoisinent parfois les 100 000 euros par mois (Benjamin Castaldi, Nikos Aliagas, Nagui, etc.). Mais par rapport à la réalité du marché marocain, ils ne sont pas à plaindre. “Que ce soit en France ou chez nous, les stars du petit écran ou des ondes touchent en moyenne dix fois le salaire minimum du citoyen moyen. Le rapport est donc le même. Leur salaire est simplement adapté au niveau de vie marocain”, explique Younes Boumehdi, fondateur de Hit Radio. Par ailleurs, ils ont tous – à part ceux qui ont un statut de freelance – une mutuelle ou une assurance maladie, ce qui n’est pas le cas des autres professions du showbiz. A 2M, par exemple, ils disposent également d’autres avantages, comme la possibilité de prendre des crédits à des taux préférentiels. Existe-t-il des inégalités de salaires entre les différentes radios ou les différentes chaînes TV ? Oui, clairement. Un présentateur de journal télévisé sur 2M touche plus que son collègue sur Al Aoula, et un animateur radio à Médi 1 beaucoup plus qu’un autre à Atlantic ou à Med FM. “Les salaires sont corrélés à l’audience d’une station, ainsi qu’à son chiffre d’affaires”, poursuit Boumehdi. Leurs salaires sont donc liés à l’envergure de la chaîne pour laquelle ils travaillent, mais aussi à la publicité qu’elle génère. Mais la majorité des animateurs ne se contentent pas de leur salaire mensuel. Ils ont quasiment tous d’autres entrées d’argent en parallèle. Leur notoriété leur permettant de multiplier les activités, ils n’hésitent pas à faire de la publicité ou du cinéma, présenter des soirées privées, ou encore se lancer dans la musique ou le deejaying. Des activités qui ne dérangent pas du tout les chaînes ou les boîtes de production pour lesquelles ils travaillent, bien au contraire. Cette exposition médiatique supplémentaire est également bénéfique pour l’image de la station ou de la télévision qui les emploie.

Jamaâ Goulahcen

L’animateur vedette de Moubacharatane Maâkoum, talk show politique de 2M, laisse de côté son sérieux quand il s’agit de parler de son statut et de ses revenus. “Star, comme la marque de moutarde ?”, ironise-t-il. Bien que son émission réalise un des meilleurs scores d’audimat de la chaîne de Aïn Sebaâ, il doit se contenter d’un maigre salaire : 19 000 dirhams nets par mois. D’autres revenus, genre animation de soirées ou de colloques ? “La question est tranchée pour moi. J’anime une émission politique sur une télé publique et, par souci déontologique, je m’interdis ce genre de pratiques”, explique le journaliste, qui assure qu’il ne faudra jamais compter sur lui pour voir sa “tronche” sur une pub de détergent. “Voilà qui est clair, mais je ne dirai pas non pour le projet d’une mahlaba. Il paraît que ça marche !”, conclut Goulahcen sur le même ton enjoué.

Ouadih Dada

Présentateur du journal télévisé ainsi que de l’émission Eclairages, il est devenu l’un des visages incontournables du paysage audiovisuel. Ce natif d’Avignon (France) récuse le qualificatif de star et accepte volontiers de nous parler de ses revenus : il gagne  18 000 dirhams en tant que journaliste à la deuxième chaîne, auxquels s’ajoute un salaire de 12 000 dirhams pour le magazine économique mensuel, qu’il facture au nom de sa société “Même heure, même endroit Prod”. Avec le nouveau cahier des charges et les blocages dans la reconduction des émissions, Eclairages est suspendue depuis le début d’année.

Momo Bousfiha

L’animateur vedette de Hit Radio perçoit un salaire mensuel de 20 000 dirhams pour son morning quotidien, tranche phare de la station de Younes Boumehdi. Mais Momo ne passe pas sa vie uniquement à faire rire les auditeurs le matin. Il est également DJ à ses heures perdues et mixe souvent pendant des soirées, ou en première partie de certains concerts, comme lors du Festival Gnaoua d’Essaouira. Son cachet derrière les platines varie entre 5000 et 15 000 dirhams selon la nature de l’évènement. Et il en assure 3 à 4 en moyenne par mois.

Lino Bacco

C’est le plus italien des animateurs télé et radio marocains. Après avoir officié plusieurs années en tant que commentateur du Calcio sur la chaîne 2M, ce tifosi de la Roma a été parmi les fondateurs de Radio Mars, spécialisée dans le sport, dont il est actionnaire à hauteur de 10%. Mais c’est une boîte qui ne gagne toujours pas d’argent. Donc les dividendes, ce n’est pas pour demain. En attendant, l’animateur de Mars Attack doit se contenter de son salaire de 30 000 dirhams pour vivre.

Leila Ghandi

Le prix moyen des photos de Leïla Ghandi sur le marché s’élève à 20 000 dirhams. “Souvent, elles sont vendues pour des associations”, explique-t-elle, histoire de dire que ça ne remplit pas forcément son compte bancaire. En 2012, elle en a vendu cinq ou six. Quant aux activités de sa boîte de production et de son émission sur 2M, elle ne donne aucun chiffre. Il n’empêche qu’une émission d’un format de 52 minutes, comme Voyages avec Leïla Ghandi qu’elle présente, est vendu au diffuseur au bas mot à 400 000 dirhams. Et elle a signé pour 12 épisodes.

Kao

Durant les cinq années passées sur la chaîne Nessma TV (Tunisie) en tant que chroniqueuse, présentatrice et productrice, Kaoutar Boudarraja était choyée. “La fourchette de mon salaire mensuel variait entre 8 et 10 000 euros. Je disposais également d’un logement gratuit et d’un véhicule avec chauffeur”, explique-t-elle. Depuis son retour au Maroc, les affaires ne vont plus si bien que cela. L’ex-mannequin officiait sur Medi 1 TV, où elle animait le talk-show Jari ya Jari, mais son contrat a été interrompu après seulement six épisodes. Cela lui rapportait dans les 10 000 dirhams par émission. “Je n’ai aucune autre source de revenus, je refuse de présenter des soirées privées”, affirme Kao.

Samid Ghailane

Animateur vedette de 2M, il tourne en tout et pour tout à 340 000 dirhams par an, soit un peu plus de 28 000 dirhams nets par mois. C’est qu’en plus de son salaire de journaliste à la chaîne de Aïn Sebaâ, et de ses primes de fin d’année, Samid arrondit ses fin de mois en free-lance. “Je fais du consulting pour des boîtes d’events, et il m’arrive d’animer moi-même des évènements, avec l’accord de ma hiérarchie bien sûr”, confie l’animateur d’Ajial, mais aussi de Studio 2M, un extra pour lequel il n’est pas payé. “C’est inclu dans mon salaire, mais ça me permet d’améliorer ma notation, en vue d’une éventuelle promotion”, précise-t-il.

Younes Lazrak

Outre sa solde mensuelle, le salarié de la deuxième chaîne (animateur de Culture Pop sur les ondes et présentateur de Korsa et Niqach 2.0 sur le petit écran) arrondit ses fins de mois en animant des événements. Et en participant au jury de compétitions musicales telles que Génération Mawazine. Ces activités lui rapportent, annuellement, “entre 50 et 100 000 dirhams les bonnes années”. Avec son salaire chez 2M, le jeune homme engrange à peu près 200 000 dirhams par an.

BY : TelQuel

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