La CULTURE, le parent pauvre de l’investissement privé
Kalii Brahim–
Durant une période de vingt-deux années d’exercice dans le secteur de l’investissement privé, d’un parcours professionnel administratif de plus de trente-huit années, je n’ai jamais eu l’occasion d’instruire un dossier de projet d’investissement privé ayant trait aux industries culturelles et créatives.
Du jamais vu. C’est vrai les porteurs de projet de cette catégorie préfèrent entreprendre en tant qu’association professionnelle pour ne pas avoir à payer d’impôts et autres taxes locales, et Dieu sait combien il y en a.
Et puis ils pensent que c’est un créneau non rentable.
Est-ce à cause de l’absence d’une tradition en la matière ?
En effet, l’investisseur cherche toujours à rester dans sa zone de confort, opérer dans un secteur d’activité où le risque est faible voire inexistant. Normal, finalement c’est un être humain et c’est inné, avec des exceptions bien évidemment.
Toutefois, on assiste ces dernières années à la création des sociétés privées prenant la forme d’agences de communication, de publicité et évènementiel.
On fait appel à leurs services et prestations pour l’organisation et l’animation d’un certain nombre de festivals locaux, régionaux, nationaux et internationaux, évènements (salons, foires, journées portes ouvertes…) à travers le Royaume et autres moussems notamment durant la saison estivale.
Elles sont appelées à soumissionner à des appels d’offres avec des cahiers des charges renfermant des conditions particulières et bien précises vu la nature de la prestation.
D’autre part, on ne cesse de dire depuis fort longtemps que le ministère en charge du Département de la Culture manque de moyens financiers mais aussi et surtout de suffisamment de ressources humaines pour pouvoir assurer une bonne gestion avec une bonne gouverne les monuments et sites historiques et naturels dont regorge notre pays.
Pourquoi ne pas faire une expérience pilote de confier la gestion de certains monuments au secteur privé à l’instar de ce qui a été et ce fait encore dans le secteur de distribution d’eau et d’électricité, d’assainissement, de téléphone, de transport urbain…des secteurs d’une importance vitale ?
Pourquoi ne pas autoriser l’exercice des activités commerciales liées au secteur du tourisme (Fast-food, gadgets et autres articles souvenirs, cartes touristiques) autours de sites ainsi que d’autres services de proximité tels que les bureaux de change comme ça se fait ailleurs ???
De telles activités et bien d’autres ne pourraient que booster un secteur clé dans l’économie nationale affichant ces derniers mois un bilan officiel très satisfaisant.