Published On: lun, Juin 4th, 2012

Ramadan Un «sacré» mois pour les diabétiques

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Jeûner ou ne pas jeûner ? Telle est la question. Même si celle-ci ne devrait pas être posée dans certains cas, puisqu’il s’agit d’une évidence : les diabétiques ne sont pas censés jeûner, car les risques de complications sont importants. Pourtant, pour des raisons religieuses et sociales, les patients se forcent à respecter un des piliers de l’Islam difficile à rompre. «Plus de 5 millions de diabétiques dans le monde continuent de jeuner malgré les recommandations médicales», explique Hassan El Ghomari, endocrinologue et membre de l’Amicale des endocrinologues diabétologues du Grand Casablanca (ADEC).

«C’est pour cela qu’aujourd’hui nous essayons d’accompagner ces patients au lieu de leur interdire tout bonnement de jeûner, puisque la majorité n’écoute pas», explique le professeur.
En effet, un grand nombre de patients, selon les témoignages des diabétologues, n’écoutent pas les recommandations, puisque c’est honteux de ne pas jeûner et les patients se sentent exclus et ressentent un sentiment d’incomplétude religieuse. «J’ai eu un patient dont la femme lui interdisait de ne pas jeûner, car le poids familial était trop présent», explique le professeur Tounsi. Pourtant, la religion est claire, elle permet de s’abstenir de jeûner quand la santé ne le permet pas.

De plus, les études montrent que le jeûne qui modifie les habitudes alimentaires pendant le mois du ramadan peut entraîner des complications chez les personnes diabétiques de type 2, telles que l’hypoglycémie (faible taux de sucre dans le sang), l’hyperglycémie (fort taux de sucre dans le sang), l’acidocétose diabétique, la thrombose et la déshydratation. De plus, les patients sous médicaments qui décident de décaler la prise du traitement sont susceptibles d’être confrontés à des cas d’hypoglycémie causant des vertiges, des pertes de conscience ou la transpiration et doivent être pris en charge d’urgence. «Le ramadan modifie les habitudes alimentaires du patient, augmente le grignotage, la non-consommation d’eau ou encore la consommation de sucreries, fatales pour un diabétique», explique le professeur El Ghomari. Un risque à éviter et à prévenir en prenant rendez-vous avec son médecin 1 à 2 mois avant le ramadan. Un suivi est important avant, pendant et après le mois sacré pour diminuer les risques de complications, telles que les arythmies cardiaques ou les risques d’amputation. C’est pour cela qu’il est recommandé de consulter et, surtout, de ne pas hésiter à interrompre le carême en cas d’aggravation de la santé ou à la demande du médecin.

(le Matin)

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