Ouadih Dada à l’heure et à l’endroit pour «7080ˮ» à la librairie de Paris d’El Jadida
On ne pouvait espérer une meilleure inauguration de l’année culturelle ce mercredi 3 janvier à la Librairie de Paris. Devant une salle comble au beau milieu des livres, a eu lieu la rencontre tant attendue avec le journaliste, chroniqueur et écrivain Ouadih Dada et son co-écrivain Youssef Zouini autour de leur dernier récit paru aux éditions Approches « 7 080ˮ». Il s’agit du récit d’une tranche de vie arrachée à la vie du jeune franco-marocain Youssef condamné et emprisonné à tort pour avoir été accusé d’être impliqué dans une affaire de braquage de supermarché à Nantes en novembre 2004. Il s’agit plus particulièrement non seulement du récit de reconstitution des faits qui se sont déroulés sur fond d’erreur judiciaire mais aussi et surtout de celui d’une reconstruction d’un individu qui avait besoin de mots à mettre sur les maux pour tenter d’exorciser la souffrance générée par le terrible sentiment d’injustice.
Au cours de cette rencontre que j’ai eu l’immense plaisir d’animer, il était tout d’abord question de ce double besoin de dire et d’écrire : dire sa peine de voir sa dignité peiner à se reconstruire, écrire pour répondre à l’irrésistible désir de s’exprimer. Le dialogue s’est articulé, par la suite, autour du rapport qu’entretient le récit entre le fictionnel et le factuel dans le cadre de la contrainte qu’impose, dans un tel cas, à la création littéraire les données objectives du vécu.
Le public, conquis par les interventions aussi généreuses que pertinentes de l’auteur et de l’acteur du drame judiciaire, n’a pas tari de questions sur les dimensions humaine et morale du livre ainsi que sur les projets d’avenir des deux intervenants et notamment la mise en perspective d’une traduction en langue arabe ainsi que d’une adaptation cinématographique du récit avec comme acteur principal de sa propre histoire, Youssef Zouini.
ABDELALI ERREHOUNI