Par: Alain Degans-_-
Si le célèbre navigateur polaire a, peut-être, connu Mazagan, un groupe scolaire primaire et secondaire porte son nom et entend contribuer à la diffusion de la culture française à El Jadida. Justement, il s’agit là d’un message qui sied à une autre institution française de la place : l’institut français.
La magnifique galerie Kattibi située à la Cité portugaise, accueille jusqu’au 25 octobre une exposition de photos aériennes inédites datant du protectorat et donc de l’époque de Charcot : une occasion pour l’Institut Français de la ville de promouvoir un partenariat fructueux avec l’établissement d’enseignement. Cette collaboration, M. Damien Heurtebise, le directeur, entend qu’elle se prolonge dans le temps. C’est ce qu’il a déclaré en substance dans son intervention liminaire lors du vernissage de l’exposition le vendredi 30 septembre. En proposant au lycée Charcot cette collaboration, un groupe d’élèves a planché sur cette période de l’histoire du Maroc en général et d’El Jadida en particulier.
Madame la Proviseure a remercié les élèves et les deux professeurs qui se sont impliqués dans cette « aventure » et a répondu favorablement au partenariat proposé.
Les élèves avaient pour mission de situer le contexte du protectorat. Bien que sûrement in-habitués à une présentation de leur travail devant un public très nombreux, ils se sont sortis avec brio de « l’épreuve » et les applaudissements nourris de l’assistance les ont rassuré : leur prestation fut une réussite.
Ils développèrent la genèse du protectorat, imposé par les grandes puissances à un état souverain mais déchirés par les divisions internes. Le Maroc représentait pour la France un maillon essentiel à sa stratégie coloniale : un pays à la fois ouvert sur la Méditerranée et sur l’Atlantique. Mazagan fit allégeance en 1912 au Sultan dans le cadre du protectorat.
Une photo représente ce qui allait devenir le lycée Charcot et qui était alors une caserne construite à l’écart de la ville sur le lieu que l’on dénomme « le plateau ». L’un des élève nous indiqua que la caserne avait très certainement abrité un régiment de tirailleurs sénégalais avant de loger des tirailleurs marocains, « les goumiers »…
Quels enseignements ont tiré ces jeunes de l’étude faite sur le protectorat ? L’un d’eux donna à l’assistance un aspect positif, laissant dans l’ombre les méfaits du colonialisme. Pour Mazagan, l’apport en matière de santé publique a été souligné… Encore l’effet Eugénie et Pierre DELANOE, ces médecins humanistes qui, « dans les valises » de Lyautey, ont fait bénéficier à la cité des progrès indéniables en la matière…
le futur lycée Charcot
Dans la salle, les photos présentés peuvent être datée approximativement en visualisant les nouveaux bâtiments sortis de terre progressivement : le phare, édifié par les prisonniers allemands de 14-18, la Poste et le bâtiment de la banque du Maghreb, l’agrandissement du port…
Une belle soirée qui fait honneur aux enseignants du lycée Charcot, à ses élèves et à la Proviseure… Une visite s’impose pour tous ceux qui ont à coeur El Jadida-Mazagan, son passé, son présent et son futur