Published On: mar, Août 16th, 2016

El Jadida:Biblio-plage continue sa navigation dans l’océan de la culture, de l’art et de la littérature

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Par: Abdelali Errehouni

-_- Aaddi, Mofadel et Wadjinny à bord de la Biblio-plage d’El Jadida

A El Jadida, la Biblio-plage de la médiathèque Tachfini continue sa navigation dans l’océan de la culture, de l’art et de la littérature. Après la soirée « peinture et poésie » qui a réuni sur le sable de Deauville, les plus belles voix poétiques de la ville, une rencontre littéraire a été organisée par la Ligue de écrivaines du Maroc/Section d’El Jadida en étroite collaboration avec les amis de la médiathèque Tachfini autour de quelques unes des dernières parutions des écrivains de l’ancien Mazagan. Trois écrivains  se sont prêtés volontiers au jeu du débat et de l’interrogation autour de leurs œuvres respectives.  Il s’agit de Hasana Aaddi autrice d’une autobiographie intellectuelle et spirituelle profondément humaine en langue arabe intitulée مرافئ البوح الدافئ  , Abderrahim Mofadel auteur de deux romans aux allures d’une réflexion philosophique sur l’être et sur le monde parus aux éditions Edilivre : « Suis-je rêve ou réalité ? » et « Naufragé entre rêve et réalité », et Abderrahmane Wadjinny qui signe son premier roman de 344 pages chez Edilivre sous le titre digne d’un grand roman policier « Nouvelles autour de la mort de Simone, jeune juive de Mazagan »

Après le mot d’ouverture prononcé par la présidente de la Ligue des écrivaines du Maroc / Section d’El jadida la poétesse Khatiba Moundib, un premier entretien a eu lieu entre l’animatrice Fatima Bellaroubi et l’écrivaine  Hasnae Addi autour du récit autobiographique مرافئ البوح الدافئ . Au cours de cet entretien judicieusement mené, Hasnae Aaddi s’est clairement exprimée sur les enjeux de l’acte de création littéraire en général et l’écriture autobiographique en particulier comme l’expression d’une expérience humaine utile à la fois pour celui qui écrit que pour celui qui lit.lire

La deuxième partie de la soirée a été consacrée au débat autour des romans francophones de Abderrahim Mofadel et Abderrahmane Wadjinny. Animé par le Pr. Abdelali Errehouni, ce débat, traversé par des lectures commentées de quelques extraits des œuvres présentées,  s’est articulé autour de l’expérience de  l’écriture romanesque et des difficultés qu’implique la volonté de suggérer le réel et  de le soumettre à l’examen de la raison critique et aux exigences de la création littéraire.

Abderrahim Mofadel , médecin chirurgien de formation et dont la vocation d’écrire trouve à la fois son ancrage et son témoignage dans un  cahier-registre qu’il conserve jalousement depuis l’âge de 10 ans, s’est dit avoir toujours éprouvé le désir irrésistible -voire le besoin- d’écrire, de s’écrire sans jamais avoir la prétention de devenir un jour écrivain. C’est son « fiston » comme il préfère l’appeler et à qui il avait écrit une lettre -celle  qu’un père aimerait écrire à son fils- qui l’incita un jour à oser s’engager dans le vaste domaine de la création littéraire. Et ce fut le déluge verbal. Une fulgurante éruption volcanique d’écriture romanesque éclata au grand jour et en quatre ans de labeur solitaire, A. Mofadel finit par noircir les pages des deux tomes de son premier roman aux titres révélateurs de l’esprit d’un homme qui s’interroge et ne cesse de s’interroger non sans une certaine amertume : Suis-je rêve ou réalité et Naufragé entre rêve et réalité. Un troisième roman est déjà en gestation.

Plus que la simple narration d’une succession croissante des souffrances des protagonistes de l’histoire , « le roman mofadélien », selon les propos de son auteur, est aussi et surtout une méditation sur les phénomènes psychologiques et sociaux qui génèrent de telles souffrances dans une société qui renonce de plus en plus aux valeurs suprêmes qui fondent toute humanité et pacifient les relations au sein de la communauté.

hf            De son côté,  Abderrahmane wadjinny qui,  par le truchement de l’écriture romanesque dont il maîtrise sans conteste l’art et la manière, a revisité le temps et l’espace de son enfance (« celui de Mazagan et non d’El Jadida » précise-t-il), s’est exprimé sur la nécessité de ne pas réduire le roman à une simple reproduction de la réalité. Ce qu’il faut privilégier, selon lui, c’est l’imagination en tant qu’espace d’expression libre. De ce point de vue, A. Wadjinny considère son acte d’écriture des « Nouvelles sur la mort de Simone » comme un acte de délivrance des contraintes du réel, comme une déformation à la fois utile et amusante de la réalité et, en tant que destin solitaire, comme une véritable thérapie contre l’expérience de la souffrance et de la douleur.  Loin d’être une simple histoire aux allures d’une enquête policière sur la mort d’une jeune juive de 12 ans, le premier roman de Abderrahmane Wadjinny se nourrit de lui-même et de la capacité de son auteur à s’inspirer des souvenirs et des personnages du passé pour leur donner des dimensions et des traits à la démesure de sa propre imagination.

 

 

 

 

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