Le Cheval dans le Doukkala
Par: Bouchaib Chergui-_-
Professeur de français 2eme cycle (retraité) né le 08 février 1944 à El Jadida.Enfance vécue au Haras Régional d’El Jadida, où travaillait son père en qualité d’agent d’élevage. ( élevage et production de chevaux )
Œuvres et réalisations
Scénario d’un court métrage pour la télévision marocaine (R.T.M) : Le Retour à la terre de Mohamed Kortbi 1975 « Dokkala, fief de la fauconnerie au Maroc » ouvrage sur les faucons et les fauconniers 1984
Etude sur l’utilisation des faucons contre les dangers aériens au profit de la royal air maroc (R.A.M) 1985 » Le Cheval dans le Doukkala » 2014
Présentation
Fervent amateur des richesses du patrimoine culturel de laRégion de Doukkala et soucieux des les faire connaitre et partager, après avoir parlé du faucon et de la fauconnerie dans “ Doukkala, fief de la fauconnerie au Maroc“, c’est d’une autre richesse des plus précieuses, et c’est du cheval dont il s’agit, que je propose de présenter dans mon nouvel ouvrage intitulé “ le cheval dans le Doukkala “.
L’initiative est d’autant plus méritoire, compte tenu de l’importance de ce Roi des animaux quadrupèdes de l’espèce équine, et la place qu’il occupe dans notre milieu socio-culturel et économique. C’est l’occasion, à travers ce livre, d’entreprendre “une fantastique chevauchée“ dans un parcours de toute beauté, riche de faits merveilleux. Parcours où l’homme et le cheval rivalisent mutuellement de qualités suprêmes, pour sceller à jamais une alliance source de beauté, de talent,
d’adresse et de créativité, de performances, de prouesses et de dextérité. Des richesses sources d’union, de bonheur et de prospérité. Un parcours qui retrace les différentes étapes de son évolution, de ses origines, de sa vie sauvage, de son alliance avec l’homme et où se dégagent, à la
fois, le caractère singulier de cette création divine, et le caractère sacro-saint de cette alliance avec l’homme. Une alliance faite de grandeur et de servitude, également source de bonheur et de considération. Ce sont ces caractéristiques que j’ai tenu à mettre en évidence, à travers les différents thèmes développés, les différents acteurs et organismes 16 concernés dont j’ai parlé. Dans cette perspective, je n’ai pas manqué de souligner les grands efforts déployés dans le domaine de l’élevage du cheval, et la mise en valeur de ce précieux produit qui occupe une place privilégiée dans la vie de l’homme, et constitue désormais un centre d’intérêt de haut niveau, sur le plan régional, national et international. Quoi d’étonnant pour un Maroc où l’élevage et l’intérêt pour les chevaux
sont de tradition ?! Une tradition qui se manifeste par l’utilisation du cheval dans différents domaines, particulièrement la Fantasia ou la Tbourida dans différentes occasions, essentiellement aux Moussems, à l’instar de celui de Moulay Abdellah Amghar, et depuis 2011 , au Salon du Cheval d’El Jadida, capitale de Doukkala. Aussi, grâce aux efforts déployés par le ministère de l’agriculture et de l’élevage, la direction des Haras nationaux, la Société Royale d’Encouragement du Cheval S.O.R.E.C), la Fédération Royale Marocaine des Sports Equestres (F.R.M.S.E) et l’Association Royale Marocaine des Eleveurs de Chevaux Pur Sang Arabe (L’A.R.M.E.C.P.S.A), on assiste à une nette amélioration de la production. En effet, sur hautes instructions Royales, un plan de développement
a été mis en place et de grands projets ont été réalisés pour mettre le Maroc au diapason des dernières tendances et activités équestres, et lui donner la notoriété, tant au niveau national, qu’au niveau international. Il apparait donc que ce livre, plus qu’un document de référence pour s’informer sur le cheval, il donne au lecteur l’opportunité de considérer à sa juste valeur, l’importance et la grandeur des réalisations pour la promotion du cheval. A ce titre, cet ouvrage, constitue en vérité un hommage à tout ce beau monde qui n’a pas cessé d’oeuvrer avec courage et abnégation, et
offrir généreusement une panoplie de manifestations, pour que l’étoile du cheval au Maroc brille de mille feux, illumine notre patrimoine culturel et valorise ses richesses, sources de grandeur, de noblesse et majesté, de force et de puissance, de charme et de beauté, d’amour et de fidélité,
de servitude et de liberté, de respect et de loyauté. Introduction Aussi loin qu’on remonte le cours du temps, on constate que l’histoire du cheval est intimement liée à celle de l’homme. Elle reflète
un passé millénaire où cet animal quadrupède, est resté un fidèle compagnon. Cette alliance de l’homme avec le cheval peut paraître, pour le commun des mortels, un phénomène naturel qui se résume à une satisfaction des besoins réciproques. Mais les éleveurs, les cavaliers, les
amateurs de l’équitation et tous les amoureux du cheval, savent qu’il en est autrement. Cette relation, bien au contraire, présente des caractéristiques hautement symboliques qui relèvent du mythique, du religieux, de la tradition, de la science et de la culture. De même, elle traduit un attachement mutuel indélébile dont les fondements reposent sur le respect des valeurs partagées. Une alliance faite de grandeur, de fidélité et de générosité. Une vie commune où les partenaires rivalisent d’ingéniosité, et à force de talents et prouesses, défient les aléas et pour le meilleur aspirent. Une épopée continue à travers les siècles, qui témoigne de la grandeur humaine et des merveilleuses qualités et exploits extraordinaires de cette étonnante créature divine qu’est le cheval.
C’est qu’à la différence des autres animaux de son espèce, il se distingue par une morphologie et une anatomie qui lui procurent des 18 qualités lui donnant la possibilité d’exécuter et réaliser, avec une facilité inouïe, des performances extraordinaires ! Ces qualités et ces performances vite remarquées, ont suscité l’intérêt de l’homme qui en domestiquant le cheval, parvint à les mettre à son profit et obtenir grâce à lui, des satisfactions à ses besoins dans de nombreux domaines. Véritable seigneur des animaux quadrupèdes dans les différentes contrées, le cheval par sa forme, sa physionomie, par sa masse imposante et sa légéreté, par sa fougue et sa docilité, reflète une beauté envahissante,
fascinante, tout comme il inspire la crainte et force le respect. De tradition, le cheval utilisé généralement pour les tâches agricoles, sert également pour le déplacement, les jeux, les parades et la Fantasia ou la «Tbourida» dans les Moussems. Lors des fêtes organisées pour honorer
tel ou tel événement, c’est dans une parfaite symbiose que cheval et cavalier font valoir de concert, prouesses, dextérité et maîtrise de l’art de l’équitation. Quand à son utilisation pendant les guerres, il se révéla, lors des combats où les charges de la cavalerie étaient décisives, un
instrument de guerre redoutable. Depuis quelques décennies, avec le progrès technique et l’apparition des nouvelles technologies, la mécanisation progressive de l’agriculture a
entraîné un changement important dans l’utilisation des animaux.La traction animale pratiquée autrefois dans les travaux des champs et le transport a connu un recul considérable. Certes, elle n’a pas totalement supplanté l’animal qui reste indispensable dans certains milieux pour assurer le transport et certains travaux. Mais, il n’en demeure pas moins que la population équine, durant cette période, a connu, à un moment donné, une baisse, plus ou moins importante, et dont les causes sont globalement, la sécheresse et la famine, les épidémies et les guerres, la dégradation et le
démantèlement de la cavalerie des armées traditionnelles devenue caduque, outre l’avènement de la traction mécanique et de la motorisation. Cependant, grâce à l’action des services de l’élevage du ministère de l’agriculture, aux efforts déployés conjointement par la direction des haras nationaux, des associations des éleveurs et de la Société Royale d’Encouragement du Cheval (SOREC), on assiste à une amélioration de l’élevage par une orientation de la production, de manière à satisfaire la
demande de sélection et encourager les différentes utilisations du cheval dans les domaines de l’équitation, aussi bien ceux modernes, des courses 19 hippiques et des sports équestres, que ceux pratiqués traditionnellement, les jeux équestres, les parades, et la Fantasia. De plus, l’organisation
des différentes éditions annuelles du Salon du Cheval d’El Jadida depuis l’année 2008, à l’hippodrome Lalla Malika, constitue la volonté manifeste de porter le domaine du cheval, sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, au diapason des dernières tendances et actualités équestres et lui donner une notoriété, tant au niveau national, qu’au niveau international.