Comment intégrer la vie associative et le tourisme dans les plans de gestion des sites du patrimoine mondial ?
By: Khalid Essfini
Si la définition des plans de gestion reste encore à préciser, cette question n’en est pas moins cruciale. L’importance des plans de gestion, qui ont été assez récemment rendus obligatoires pour les sites dépasse les questions de conservation et de tourisme : ils représentent également l’interface entre la protection du patrimoine et l’humanité, c’est-à-dire les populations résidentes et les visiteurs. Savoir comment préserver les marques de son passé, de sa mémoire, tout en continuant à développer une ville constitue une vraie question, quand nous savons que sans mémoire, il est difficile de construire l’avenir.
Le tourisme est une activité en croissance continue et que le tourisme culturel croît trois fois plus vite que la tendance générale.
La Convention du Patrimoine mondial mentionne la nécessité «d’identification, de réservation, de conservation, mais aussi de mise en valeur » c’est-à-dire l’obligation de présenter, d’offrir aux visiteurs les sites dans le cadre d’une durabilité du développement du tourisme, phénomène consubstantiel au système du Patrimoine mondial.
Les plans de gestion sont le lieu de recherche de compromis et de négociations pour des intérêts différents, voire opposés. Les objectifs sont variés : améliorer les conditions de vie de la population, préserver de la mémoire pour les générations futures, satisfaire des visiteurs et je mentionne également les enjeux d’image, les questions d’emploi, la lutte contre la pauvreté…
Les plans de gestions peuvent apporter des solutions à tous ces éléments. Malgré la grande inventivité dont font preuve les municipalités et les gestionnaires de sites, les questions telles que celles de la muséification des villes…
Voici quelques éléments qui entrent dans la composition d’un plan de gestion touristique : prendre pour point de départ la valeur universelle exceptionnelle et les autres valeurs à développer ; considérer le tourisme comme un allié de la préservation du patrimoine, et en conséquence, associer le tourisme à ce travail dès le début, dès la préparation des plans de gestion, avec les conservateurs du patrimoine, les élus, les associations de la société civile, créer des comités d’aide à la gestion ou consultatifs dans lesquels figurent tous les acteurs du patrimoine et de la vie urbaine, afin d’élaborer des compromis pour construire un avenir où l’on associe les objectifs de qualité de vie de la population et de préservation de cette mémoire, de qualité d’accueil des visiteurs, pas seulement pour les habitants de la ville mais pour l’humanité entière.
Un plan de gestion doit proposer une vision, poser la question de quel tourisme, pour qui, pour quoi faire, en fonction de quels objectifs, que montrer et comment ? Qui va visiter cette ville ? Quels types de visiteurs ? Il faut associer à priorité égale le développement (infrastructures, services…) et la protection du patrimoine, parce que la ressource doit être protégée sur le long terme si la notion de durabilité a un sens, sinon ce n’est qu’un mot.
Cette limite reste à définir entre les acteurs de la gestion d’un site ou d’une ville par exemple. Se pose par ailleurs la question de la contribution du tourisme au financement du patrimoine. Les budgets publics sont de moins en moins disponibles, et ce sont de plus en plus aux « usagers » du patrimoine de contribuer à leur préservation sur le long terme.
Faire des études sur la valeur économique du patrimoine, mais aussi sur le coût économique de la dégradation du patrimoine, sont nécessaires. Ces études doivent entrer dans le plan de gestion parce que c’est ainsi qu’il est possible de déterminer les prix d’entrée des visiteurs, de décider de créer un musée du site pour abonder le budget et ainsi de bâtir le système économique du Patrimoine mondial. Il faut aborder cette question de façon directe et prendre en compte cette dernière comme une valeur d’attractivité, autant culturelle et de mémoire qu’économique.
Pour associer la population, il faut qu’elle s’approprie le patrimoine. Des visites de site pourraient ainsi être organisées pour les écoliers les jeunes en priorité, la société civile résidente à proximité des sites/villes ce qui permettrait d’associer la population autrement. Il faut également organiser des formations croisées des gestionnaires de sites, souvent architectes ou archéologues pour qui les notions d’économie sont souvent complètement étrangères : il faut les former au tourisme et, réciproquement, former au patrimoine, au Patrimoine mondial, à leur fragilité et à la valeur universelle du patrimoine les professionnels du tourisme (hôteliers, Tour Opérateurs).
Enfin, la question de l’interprétation des sites, qui fait partie du tourisme, est fondamentale. Il faut transmettre de manière scientifique – en y associant les mythes, la tradition orale, les valeurs culturelles immatérielles et les valeurs locales qui y sont associées. La qualité de l’interprétation est donc essentielle. l’Association Cité Portugaise et l’Institut Français d’El Jadida en partenariat avec casamémoire ont entamé pour la deuxième année consécutive l’Université Populaire du Patrimoine avec des conférences sous les thèmes : 1- La gestion du patrimoine dans la région Doukkala-Abda, 2- Paysage urbain et historique: dernières recommandations 3- et celle du 04 décembre 2013 Tourisme et patrimonialisation, UNE CONFÉRENCE MAGISTRALE par Mr Mohamed Berriane. Et à partir du 15 décembre 2013 c’est la formation des guides médiateurs pour les Journées du Patrimoine d’El Jadida –PORTES OUVERTES –Ces guides médiateurs sont nécessaires à un véritable dialogue des cultures afin de transmettre la bonne information qui fait ressortir les apports et influences multiples qui se sont associées pour donner les œuvres architecturales, ensembles urbains remarquable, témoignant du génie humain s’alimentant aux sources les plus diverses. Dans certains cas, la tentation est grande de refaire l’histoire et ce dans le cadre « Ville de Mazagan : Patrimoine mondial et tourisme : protection, gestion, valorisation », « culture, tourisme et développement ».
Si la définition des plans de gestion reste encore à préciser, cette question n’en est pas moins cruciale. L’importance des plans de gestion, qui ont été assez récemment rendus obligatoires pour les sites dépasse les questions de conservation et de tourisme : ils représentent également l’interface entre la protection du patrimoine et l’humanité, c’est-à-dire les populations résidentes et les visiteurs. Savoir comment préserver les marques de son passé, de sa mémoire, tout en continuant à développer une ville constitue une vraie question, quand nous savons que sans mémoire, il est difficile de construire l’avenir.
Le tourisme est une activité en croissance continue et que le tourisme culturel croît trois fois plus vite que la tendance générale.
La Convention du Patrimoine mondial mentionne la nécessité «d’identification, de réservation, de conservation, mais aussi de mise en valeur » c’est-à-dire l’obligation de présenter, d’offrir aux visiteurs les sites dans le cadre d’une durabilité du développement du tourisme, phénomène consubstantiel au système du Patrimoine mondial.
Les plans de gestion sont le lieu de recherche de compromis et de négociations pour des intérêts différents, voire opposés. Les objectifs sont variés : améliorer les conditions de vie de la population, préserver de la mémoire pour les générations futures, satisfaire des visiteurs et je mentionne également les enjeux d’image, les questions d’emploi, la lutte contre la pauvreté…
Les plans de gestions peuvent apporter des solutions à tous ces éléments. Malgré la grande inventivité dont font preuve les municipalités et les gestionnaires de sites, les questions telles que celles de la muséification des villes…
Voici quelques éléments qui entrent dans la composition d’un plan de gestion touristique : prendre pour point de départ la valeur universelle exceptionnelle et les autres valeurs à développer ; considérer le tourisme comme un allié de la préservation du patrimoine, et en conséquence, associer le tourisme à ce travail dès le début, dès la préparation des plans de gestion, avec les conservateurs du patrimoine, les élus, les associations de la société civile, créer des comités d’aide à la gestion ou consultatifs dans lesquels figurent tous les acteurs du patrimoine et de la vie urbaine, afin d’élaborer des compromis pour construire un avenir où l’on associe les objectifs de qualité de vie de la population et de préservation de cette mémoire, de qualité d’accueil des visiteurs, pas seulement pour les habitants de la ville mais pour l’humanité entière.
Un plan de gestion doit proposer une vision, poser la question de quel tourisme, pour qui, pour quoi faire, en fonction de quels objectifs, que montrer et comment ? Qui va visiter cette ville ? Quels types de visiteurs ? Il faut associer à priorité égale le développement (infrastructures, services…) et la protection du patrimoine, parce que la ressource doit être protégée sur le long terme si la notion de durabilité a un sens, sinon ce n’est qu’un mot.
Cette limite reste à définir entre les acteurs de la gestion d’un site ou d’une ville par exemple. Se pose par ailleurs la question de la contribution du tourisme au financement du patrimoine. Les budgets publics sont de moins en moins disponibles, et ce sont de plus en plus aux « usagers » du patrimoine de contribuer à leur préservation sur le long terme.
Faire des études sur la valeur économique du patrimoine, mais aussi sur le coût économique de la dégradation du patrimoine, sont nécessaires. Ces études doivent entrer dans le plan de gestion parce que c’est ainsi qu’il est possible de déterminer les prix d’entrée des visiteurs, de décider de créer un musée du site pour abonder le budget et ainsi de bâtir le système économique du Patrimoine mondial. Il faut aborder cette question de façon directe et prendre en compte cette dernière comme une valeur d’attractivité, autant culturelle et de mémoire qu’économique.
Pour associer la population, il faut qu’elle s’approprie le patrimoine. Des visites de site pourraient ainsi être organisées pour les écoliers les jeunes en priorité, la société civile résidente à proximité des sites/villes ce qui permettrait d’associer la population autrement. Il faut également organiser des formations croisées des gestionnaires de sites, souvent architectes ou archéologues pour qui les notions d’économie sont souvent complètement étrangères : il faut les former au tourisme et, réciproquement, former au patrimoine, au Patrimoine mondial, à leur fragilité et à la valeur universelle du patrimoine les professionnels du tourisme (hôteliers, Tour Opérateurs).
Enfin, la question de l’interprétation des sites, qui fait partie du tourisme, est fondamentale. Il faut transmettre de manière scientifique – en y associant les mythes, la tradition orale, les valeurs culturelles immatérielles et les valeurs locales qui y sont associées. La qualité de l’interprétation est donc essentielle. l’Association Cité Portugaise et l’Institut Français d’El Jadida en partenariat avec casamémoire ont entamé pour la deuxième année consécutive l’Université Populaire du Patrimoine avec des conférences sous les thèmes : 1- La gestion du patrimoine dans la région Doukkala-Abda, 2- Paysage urbain et historique: dernières recommandations 3- et celle du 04 décembre 2013 Tourisme et patrimonialisation, UNE CONFÉRENCE MAGISTRALE par Mr Mohamed Berriane. Et à partir du 15 décembre 2013 c’est la formation des guides médiateurs pour les Journées du Patrimoine d’El Jadida –PORTES OUVERTES –Ces guides médiateurs sont nécessaires à un véritable dialogue des cultures afin de transmettre la bonne information qui fait ressortir les apports et influences multiples qui se sont associées pour donner les œuvres architecturales, ensembles urbains remarquable, témoignant du génie humain s’alimentant aux sources les plus diverses. Dans certains cas, la tentation est grande de refaire l’histoire et ce dans le cadre « Ville de Mazagan : Patrimoine mondial et tourisme : protection, gestion, valorisation », « culture, tourisme et développement ».