Des mouvements citoyens pour l’action climatique et l’annulation de la dette souveraine accueillent les participants aux Assemblées de la Banque mondiale avec des banderoles géantes
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Aujourd’hui s’ouvraient à Marrakech les Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI. À cette occasion, les grands décideurs ont été accueillis dès l’entrée du centre de conférences par une mobilisation massive. Dans un spectaculaire paysage désertique, des militants locaux et internationaux ont déployé sous les drapeaux des pays membres des banderoles inspirées de l’imagerie marocaine pour appeler à la justice climatique et à l’annulation de la dette. |
Des militants ont également remis des reconnaissances de « dette climatique » aux représentants des principaux pays responsables de la crise du climat. Pour Rodolfo Lahoy, de IBON Intl Philippines, « La Banque mondiale a assujetti les pays du Sud à une forme de double exploitation. Les ressources de nos communautés sont d’abord pillées lorsque la Banque finance les énergies fossiles et les mauvaises solutions, puis les budgets des pays membres sont engloutis dans le piège de la dette et le traitement préférentiel des créditeurs privés. D’un côté on fragilise encore ceux qui portent le moins de responsabilité dans la crise climatique, et de l’autre on fait peser le fardeau de la crise économique sur les plus démunis. Il est grand temps de jeter du sable dans les rouages de Wall Street. L’annulation de la dette et la fin du financement des énergies fossiles sont un strict minimum, et leur urgence est immédiate ». D’après Andrew Nazdin, directeur de Glasgow Actions Team, « La première journée donne le ton pour toute la conférence. Nous tenions donc à rappeler aux décideurs dès le début de la semaine les raisons qui les amènent ici : la lutte contre la pauvreté et le traitement des crises planétaires. Nous sommes venus des quatre coins du monde pour demander à la Banque mondiale qu’elle procède à une véritable transformation, et qu’elle s’engage à sortir des énergies fossiles tout en finançant la transition vers les énergies propres de l’avenir. » Des affiches grand format ont été installées à des emplacements clé de la ville pour appeler la Banque mondiale et le FMI à prendre des mesures fortes sur les crises du climat et de la dette au cours de leurs Assemblées annuelles. Les collectifs à l’origine de ces actions sont venues à Marrakech avec réalisme, mais aussi avec espoir car cette édition des Assemblées sera la première d’Ajay Banga. Le nouveau président de la Banque mondiale a été nommé notamment en raison de sa capacité à mobiliser des ressources contre le changement climatique. À de nombreuses reprises, il a appelé de ses vœux une redéfinition des missions de la Banque mondiale afin d’y intégrer la question climatique. Ces Assemblées annuelles offrent à Ajay Banga une première grande opportunité de donner à la Banque mondiale un rôle moteur sur le climat. Tout au long de la semaine, des citoyens inquiets du monde entier soutiendront cette avancée nécessaire et exigeront la sortie du financement des énergies fossiles, ainsi que l’annulation des dettes injustes qui empêchent les pays les plus démunis d’investir dans des énergies propres et des solutions écologiques. D’après l’ONG Debt Justice, 54 pays sont actuellement confrontés à une crise de la dette qui met en péril le respect des droits humains, voire la vie même de leurs habitants. Autres actions
À propos de Glasgow Actions Team : Glasgow Actions Team est née en 2021 à l’occasion de la COP 26, qui s’est tenue à Glasgow et qui a abouti un accord majeur dans la perspective d’une fin des financements des énergies fossiles. Cette organisation vise à encourager les défenseurs du climat, à dénoncer ceux qui s’opposent aux mesures nécessaires, et à réfuter les argumentaires climato-sceptiques. Tout au long des Assemblées 2023 de la Banque mondiale, Glasgow Actions Team mènera des actions particulièrement médiatiques pour appeler cette institution à aligner ses objectifs sur ceux de l’Accord de Paris en mettant fin au financement des énergies fossiles, en investissant dans les énergies renouvelables, et en se réformant pour devenir plus transparente et démocratique. www. |
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