Published On: mer, Fév 2nd, 2022

Portrait D’un Journaliste Sportif Marocain (By: Aujourd’hui Le Maroc)

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Le sport est avant tout un plaisir

Ancien footballeur, agent technique à la TVM, journaliste-rédacteur puis commentateur… Saïd Zeddouk aura tout vu du monde des sports. Portrait d’un journaliste sportif pas tout à fait comme les autres.
Il marque depuis déjà 24 ans la scène sportive nationale par sa présence dans toutes les grandes rencontres que disputent les joueurs et athlètes marocains. Son nom revient sur toutes les langues tellement il a gagné en popularité. Une popularité indissociable de celle des disciplines les plus en vue au Maroc. Il s’agit de Saïd Zeddouk, le très célèbre présentateur sportif de la première chaîne nationale, la TVM.

Le sport est un amour d’enfance pour lui. Avant d’en parler, Saïd Zeddouk le pratiquait. Ses débuts, en tant que footballeur au sein du club rbati du Stade Marocain, lui présage une grande carrière. Il y évolue dans les catégories Minimes, Cadets et Junior. Zeddouk est même allé jusqu’à disputer des matches en Seniors avec les FAR, en première division. Une expérience qui n’a pas trop duré. L’heure de changer de cap avait sonné.

Son entrée dans le monde du journalisme, comme c’est le cas pour beaucoup qui y ont brillé, a été un pur hasard. C’était en 1975 et il avait commencé en tant que caméraman. Le jeune Saïd doit s’acquitter de ses fonctions tout en poursuivant ses études vitales. Il est toujours en Baccalauréat à l’époque. Deux tâches des plus difficiles, encore moins aisément conciliables. Mais quand la volonté est là, tout est possible. Son Bac décroché, il passe le concours de journaliste-rédacteur à la TVM. L’ayant réussi, il passe désormais devant la caméra. Sa première importante couverture a lieu en 1978. un match qui a opposé l’équipe nationale à la Tunisie et dont le Maroc est sorti vainqueur. Les différents déplacements qu’il doit effectuer, la nature de son métier ne l’empêchent pas d’aller encore plus loin dans ses études, couronnées par une licence en Droit.

Ce n’est qu’à partir de ce moment que l’étoile de Zeddouk commence à briller. Une langue facile, un arabe à la fois accessible et soigné, un esprit d’analyse très développé et un engagement professionnel et patriotique total. Des éléments, entre autres, qui ont fait, et font toujours, de lui, l’un des meilleurs journalistes sportifs au Maroc. Si ce n’est le meilleur. La fameuse émission Al Alam Arriadi (le monde des sports), l’un des tout premiers magazines télévisés, dédiés exclusivement au sport au Maroc, est sa propre création. Une émission initiée en 1981 et qui depuis, ne cesse de drainer les foules. À cela s’ajoute les innombrables couvertures, réussies, dont il est l’auteur. Aux Jeux Olympiques, qu’il suit depuis 1988 à Séoul jusqu’à ce jour se mêlent les coupes du monde où l’équipe nationale est présente. Le meilleur événement sportif auquel il a assisté est incontestablement le Mondial 86.

«On était une seule famille, soudée et n’ayant qu’un seul objectif : bien représenter notre patrie », se souvient Zeddouk avec fierté. «On avait accès à toutes les informations relatives à l’équipe nationale. Le contact avec les joueurs était facile. On pouvait aller jusqu’à même leurs chambres. On était comme on dit en arabe ‘‘wlad lbled ’’. Ça voulait tout dire. Ce n’est malheureusement plus le cas actuellement».
Réagissant sur l’évolution de la presse sportive, Zeddouk ne manque pas de souligner le progrès qu’elle a enregistré ces dernières années. Mais pour lui, le journalisme sportif marocain a encore du chemin à faire. « Ce ne sont que des journalistes. Une formule que l’on entend souvent et qui en dit long sur notre statut. Certes, pas tous ceux qui écrivent le sont.
Le manque de compétences est indéniable. Mais il y a également tout un environnement sportif qui nuit au bon fonctionnement de notre métier ». Le climat qui règne dans le sport national, Zeddouk en est bien conscient. «On n’entend parler que de problèmes au sein des clubs, fédérations…On en oublie notre mission fondamentale, celle de donner du plaisir. Le spectacle. On verse dans la polémique, les critiques acerbes, parfois irrespectueuses, qui n’intéressent que peu de gens. On omet le bonheur qu’on est censé apporter aux masses.

C’est dans le sens de gagner en professionnalisme, en crédibilité et, par là, en respect qu’il faut œuvrer ».

C’est pour que le journaliste marocain retrouve son aura que Zeddouk déploie toute son énergie. Aussi bien professionnellement que par son amabilité, son caractère posé et ses idées on ne peut plus réfléchies, il en est le parfait exemple.

 

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