Michel Nemoz ancien attaché à la municipalité de Mazagan

Par Mustapha Jmahri
Après une période passée dans l’armée, Michel Nemoz entre comme attaché aux services municipaux à El Jadida. C’est dans cette ville où naîtront ses quatre filles. Il y passe une douzaine d’années avant de demander sa mutation à Agadir où il continue d’exercer dans la même fonction jusqu’en 1954. Sa fille Madame Brigitte Clarisse-Nemoz, née à El Jadida, nous retrace les grands traits de la vie de son père.
Michel Nemoz, né le 1er février 1923, est décédé le 25 septembre 2013. Son père, Auguste Nemoz, originaire de l’Isère, militaire de carrière, a effectué plusieurs missions en Afrique et en Asie. Il a ensuite exercé la profession de percepteur, notamment à Toulon.
« Mon père, Michel Nemoz a suivi, sur sa demande, ses études de collège et lycée au Prytanée militaire de La Flèche (Sarthe). Il y a passé et réussi son baccalauréat. À l’arrivée de la guerre de 1939-45, il a choisi de revenir dans le midi de la France, près de sa famille. Il s’engage dans la Résistance. Son frère aîné, aviateur et résistant parti en Angleterre, sera tué dans son avion.
C’est pendant la période de son service militaire qu’il rencontre ma mère, infirmière, et ils se marient en mai 1944 à Avignon. Deux petites filles naîtront, mais décèderont très vite. Le chagrin, les conditions de vie difficiles, les décident à quitter le pays. Mon père s’engage pour cinq ans au R.T.M. et après une formation à Vizille (Isère), il embarque à Marseille avec le 6ème R.T.M. 1er Bataillon pour Oran en Algérie et passe la frontière algéro-marocaine en mai 1946. Puis, à sa demande, il est dégagé des cadres de l’armée le 10 août 1946 et entre comme attaché aux services municipaux de Mazagan. Mes parents s’installent dans une maison au Plateau située au 19 rue du colonel De Castries (aujourd’hui rue Al-Farabi). C’était une belle rue bordée de palmiers et nous occupions l’avant-dernière maison de la rue. Après c’était la campagne, la nature intacte et sauvage. C’est dans cette villa que naîtront quatre filles en 1946, 1948, 1951 et 1953. Les deux aînées de la famille ont été scolarisées à l’école catholique du Père Bousquet, que nous avons revu ensuite en France.
Mes parents se font de grands amis : les familles Fauché et leurs cinq enfants, Fousnaquer et leurs trois filles, Hujol et leurs deux filles, dont Gabrielle décédée en 2011. En France elle a exercé la profession d’intendant en lycée, à Saint-Brieuc, puis à Libourne. Sa sœur, Raymonde, qui s’est mariée à Mazagan en 1952 avec Jacques Grolaud, est décédée dans un accident de voiture. Ils ont également connu le Dr Jacques Bensaïd qui a travaillé à l’hôpital et Armand Diaz ancien de la subdivision des Travaux Publics du temps de M. Chèvre, puis de son successeur Duval. Diaz est rentré bien après en France et a été responsable du stade de football de Sedan, dans l’Est de la France.
Nous avons gardé des liens amicaux et retrouvé toutes ces personnes en France plus tard. Malheureusement les parents de ces familles sont tous décédés. Il y avait aussi les familles Marchand et Azernal, mais le contact a été perdu.
À El Jadida, Maman a été secondée dans son travail à la maison par des jeunes femmes marocaines dont une jeune au teint noir, Fatima. Les relations ont toujours été bonnes, Maman reconnaissait leur aide et elles échangeaient beaucoup entre elles. Bien des larmes d’un côté et de l’autre ont été versées à notre départ pour Agadir. Mes parents se plaisaient beaucoup à Mazagan : après les dernières années en France, la vie leur paraissait simple, sans danger. Mais le climat était très humide et nocif pour la santé de ma mère et d’une de mes sœurs. C’est ce qui a motivé mon père à demander une mutation à Agadir, toujours comme attaché aux services municipaux. Nous avons quitté Mazagan en septembre 1953.
La santé de ma mère ne s’améliorant pas, il lui est conseillé de rentrer en France et de consulter de grands spécialistes à Paris. Mon père demande alors à partir pour Paris. En février 1955, il est appelé pour travailler au ministère des Affaires marocaines et tunisiennes, et nous quittons définitivement le Maroc pour nous installer dans la région parisienne.
A Paris, mon père travaillera ensuite au ministère de l’intérieur d’où il sera détaché pour travailler à l’association des Maires de France dont il sera le premier directeur de 1959 à 1983. Dans le cadre de son travail, il sera en lien avec de nombreux pays africains. Ainsi il s’est rendu à Rabat, au Maroc, en 1979 puis à El Jadida. Mes sœurs et moi nous ne sommes jamais retournées sur nos lieux de vie. Nous aurions pourtant aimé y retourner tous ensemble en famille, pour que nos parents réveillent en nous des souvenirs très légers vu notre jeune âge à l’époque du Maroc. Mais les circonstances de la vie n’ont pas permis de réaliser ce vœu. »
jmahrim@yahoo.fr
Mes parent sont restés 10 ans à el jadida,mon père était policier dans cette ville et ils habitaient rue du colonel de Castrie sur le plateau au N° 20 où 22,j’amerais bien retrouver la maison mais je n’ai qu’une photo du devant et actuellement les maisons on bien changés.je retourne à El jadida 2 fois 2 mois par an au printemps et à l’automne une ville magnifique. Amicalement.
Bonjour à Madame Brigitte Clarisse-Nemoz et à M. Thoraval Daniel
Moi aussi je suis né à Mazagan rue de Castries au no 17, en septembre 1946. Nous avons donc été de proches voisins, au moins quelques mois car mes parents ont déménagé à Casablanca peu après ma naissance. J’aurai au moins appris que ma rue s’appelle aujourd’hui Al-Farabi.
Merci à M. Jmahri pour son article.