Jacques Abergel lit « Les cahiers d’El Jadida » en période de confinement

Par Mustapha Jmahri
Jacques Abergel, ancien directeur-général d’Europe 1, a fait récemment l’acquisition des « Cahiers d’El Jadida » qu’il est en train de lire en cette période de confinement décrétée en France pour lutter contre la pandémie de coronavirus. Cette occasion lui permettra, dit-il, de revire, à travers cette série d’ouvrages, des moments de sa vie marocaine à Mazagan et de ressusciter un passé cher à son cœur.
Jacques Abergel, Marocain né à El Jadida le 18 août 1935, est issu d’une ancienne famille mazaganaise très estimée dans la cité et qui a toujours entretenu d’excellentes relations avec tout le monde. Son père était commerçant céréalier et exportateur d’œufs vers l’Europe. Jacques étudia au collège de Mazagan (actuellement lycée ibn Khaldoun) en 1946. Pendant sa scolarité au lycée, il s’était lié d’amitié avec Benallal et Taibi. Alors que son frère Pynhas faisait sa scolarité avec Mustapha Bencherki et Mustapha Boujibar, avec qui il a fait ses études de médecine.
Après avoir obtenu son diplôme de l’ENA à Paris en 1959, en tant que Marocain, Jacques Abergel regagna le Maroc et exerça au cabinet de maître Abderrahim Bouabid, alors ministre de l’Economie et des Finances sous le gouvernement Abdellah Ibrahim. Il a été aussi secrétaire de la commission des investissements et adjoint au directeur-général du Bureau d’études et de participations industrielles.
En 1962, Jacques immigra en France et entra alors comme cadre à la radio privée Europe 1 où il fit toute sa carrière jusqu’en 1990. Il en a été Directeur-général jusqu’en 1987. Fort de son expérience dans le domaine des médias, il créa, en 1992, la radio privée BFM. Depuis 2004. Jacques a pris la présidence d’un groupe de communication et de santé Newton 21.
Pour rappel notre mazaganais était membre de la délégation d’étudiants marocains reçue par le roi Mohammed V en novembre 1955 au palais Henri IV à Saint-Germain-en-Laye où Sa Majesté séjourna après son retour de son exil forcé à Madagascar.
jmahrim@yahoo.fr
Très intéressant pour moi ce témoignage de Jacques Abergel ; née en 1937, je suis sa jeune contemporaine et mon père, Jean-Pierre Létorey a dirigée les salines de 1950 jusqu’à la fin du protectorat. J’y ai passé le début de mon adolescence, et même si je faisais mes études à Meknès, je revenais pour les activités de vacances : coéquipière en voiliers caneton ou 5.05 au port et équitation avec les militaires. Deux noms me reviennent : celui du Dr Lauzié dont le fils, du même âge que moi s’appelait aussi Daniel, et monsieur Ferté, l’un des pharmaciens qui habitait la villa juste à côté de la nôtre et dont les enfants étaient de la génération de ma petite sœur, née en 1946 ; ils formaient une joyeuse bande, allaient à la même petite école, et se retrouvaient devant les cabines de la plage, quand le drapeau permettait de se baigner. Merci à monsieur Abergel de nous faire profiter de ses souvenirs, les miens sont ensoleillés.