Published On: sam, Mai 13th, 2017

Betty Batoul : sous le signe du coquelicot, un hymne à la vie et à l’amour

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Par: Alain Degans–

Khatiba Moundib, l’active présidente de la section jdidie de la Ligue des Ecrivaines du Maroc, nous avait convié à une rencontre littéraire avec Betty Batoul.

On a tout de suite compris : cette femme est une battante, une femme qui s’est forgée dans l’épreuve, victime de la maltraitance, de violences sexuelles, de racisme, du rejet de ses parents. A plusieurs reprises, la jeune Betty tentera l’irréparable : le suicide pour mettre fin à cette mal vie.

Sa force, elle va la trouver dans la littérature et un premier roman autobiographique, écrit en 2006, paru en 2010 (en fait sa seconde production romanesque) « un coquelicot en hiver… pourquoi pas ? » où elle conte, comme dans un exercice d’exorcisme, les quarante premières années de son existence et met en lumière sa farouche volonté de sortir de cette vie d’enfer. « J’ai pris la plume du coeur afin de lancer une bouée de sauvetage pour les autres »,  tous ceux qui se reconnaissent dans cette vie de douleur et qui cherchent à s’en sortir. Ecrit dans un style fluide, dépourvu de longues descriptions, des phrases courtes, « les coquelicots marque le début d’un nouveau courant littéraire la « littéraceoeur ». Betty Batoul aime les coquelicots dont elle a fait son emblème. Une fleur d’espoir qui naît au printemps dans les endroits les plus hostiles, là où aucune autre fleur ne saurait pousser. En hiver, la fleur attend simplement de meilleurs conditions pour croître, à l’image de Betty qui a attendu et cru en une vie meilleure.

Son second roman « la tradition des Beaufort », paru en 2012 mais écrit avant « les coquelicots », constitue un échappatoire aux problèmes vécus par l’auteur. Il s’agit d’un roman de fiction qui met en lumière l’héroïne, Roxane, une étudiante, qui reçoit une lettre de son fiancé. Le problème, c’est que son fiancé est mort depuis 10 ans…

« La corde au cou ou le stylo à la main » est le récit de la vie de sa mère, voulu par celle-ci, une vie rude de femme…

Betty Batoul, par sa force de caractère, la volonté d’une battante, a fini par réussir sa vie de femme et d’épouse, sa vie de mère, sa vie professionnelle et a donné naissance à une vie militante au service de la condition féminine et de la protection de l’enfance. Impliquée dans l’association « Succès » qu’elle créa en 2010, elle sillonne inlassablement la Belgique et le Maroc dans un travail de prévention en direction des scolaires.

Chapeau bas, Madame Betty Batoul, c’est ce que la nombreuse assistance qui garnissait la médiathèque Tachfini ce samedi après midi a voulu vous dire en manifestant par des applaudissements nourris au récit de votre histoire. Merci pour ces moments de fortes émotions.

 

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