NOS MONUMENTS…NOS RICHESSES
Par : Ahmed BENHIMA-_-
Combien de marocains connaissent les monuments historiques dans leurs régions et un peu d’histoire à travers eux ?
Par exemple, combien de jdidis connaissent la citerne portugaise ou la Casbah de Boulaouane ? Combien de safiots connaissent Dar Soultane ou la chapelle portugaise ? Combien de marrakchis connaissent le palais El- Badi ou les tombeaux des Saadiens ? Combien les ont visités ou en connaissent la valeur, la date ou les conditions de fondation ?
Ce sont des questions qu’on doit poser aux délégations des ministères de tourisme, de culture et de l’éducation nationale pour connaître leur nombre exact. Nous découvrirons certainement des chiffres insignifiants et nous comprendrons pourquoi nous nous intéressons si peu et si mal à notre héritage historique et culturel, même exceptionnellement riche. Et si nous poussons un peu l’investigation, nous découvrirons que ces ministères et ces délégations sont responsables de la dégradation, de l’abandon et de la perte de ce legs national. Ailleurs, on entretient ces richesses. On les fait connaître et apprécier dans le pays et à travers le monde. Ailleurs, on s’en sert pour promouvoir le tourisme culturel, drainer des milliers de touristes et alimenter les réserves de devises. Mais pour arriver à ce niveau, il faut des dirigeants professionnels, il faut de l’audace. Il faut aussi des idées. Quand les responsables sont doués, ils les créent, quand ils sont seulement consciencieux, ils les copient sur les voisins et quand ils ne sont ni doués ni consciencieux, ils négligent leur patrimoine, ils le livrent à l’oubli, à l’abandon, ils le mettent dans l’état de désolation et partent à l’étranger pour admirer celui des autres.
Si je devais faire une suggestion simple, je proposerais d’imprimer les photos de nos monuments sur les couvertures de cahiers avec une légende de deux ou trois lignes. Je proposerais de faire visiter ces édifices aux écoliers et de leur ouvrir, gratuitement ou contre une contribution symbolique, leurs portes et celles des musées. Au final, des millions de marocains connaîtront un peu mieux leur histoire et seront plus respectueux de leurs biens culturels. Il se trouvera ensuite parmi eux des gens capables de faire plus et mieux, des gens capables de les faire connaître à d’autres peuples.