Entretien avec Abdelaziz Chafik doyen de la faculté polydisciplnaire d’El Jadida
Rentrée universitaire 2014- 2015 à la Faculté Polydisciplinaire d’El Jadida marquée par le renforcement de la professionnalisation des cursus et une forte attractivité des formations
A l’occasion de son dixième anniversaire, La Faculté polydisciplinaire d’El Jadida qui relève de l’université Chouaïb Doukkali marque sa rentrée universitaire 2014-2015 par un menu de formation plus diversifié, un ancrage plus accentué du caractère professionnel des cursus, une forte attractivité des formations, l’ouverture du premier lot des Master spécialisés en formation initiale, l’accréditation d’une deuxième structure de recherche dans le champs des sciences juridiques, et de nouveaux projets d’extension des infrastructures existantes au sein du nouveau campus Mazagan. Un entretien mené auprès de son Doyen, le Professeur Abdelaziz Chafik, nous a permis d’aborder un ensemble de questions sur cette rentrée universitaire et sur les politiques et stratégies du développement de cet établissement.
L’attractivité et la professionnalisation des cursus semblent être les maitres mots de cette rentrée universitaire à la faculté polydisciplinaire, quels chiffres pouvez-vous nous avancer ?
Effectivement, la faculté polydisciplinaire d’El Jadida, a connu une rentrée universitaire 2014- 2015 marquée par une forte attractivité des Licences professionnelles et masters spécialisés ouverts à l’échelle de l’établissement. Ainsi, pour un nombre total d’environ 400 étudiants prévu pour ces formations, plus de 7500 demandes ont été soumises à l’étude, soit un taux de sélectivité de 1 pour 20 environ. Ces demandes proviennent de l’ensemble du territoire national, avec la région de Meknès –Fès qui vient en premier lieu avec un taux de 21%, suivi par la région de Casablanca avec 17% de demande, la région d’El Jadida et Safi avec 15% de demande, Marrakech-Agadir avec 12%, Oujda-Nador-Taza 10%, Rabat-Salé-Kenitra 8%, Khouribga- Beni Mellel-Settat 6%, Tanger et Tétouan 5%, Er-Rachidia Ouarzazate Midelt 3%, Layoune- Tiznit 2%,.
Quels sont les profils de formations concernés et quelles sont les filières les plus prisées ?
La palette de formation concerne les licences en Management Commercial, Gestion des Ressources Humaines, Finance et comptabilité, Banque et Finance, Gestion Administrative, Marketing Touristique et Management de la Qualité.
Pour ce qui est de l’offre en masters spécialisés, il s’agit des cursus de Banques et Finance, l’Ingénierie des Ressources Humaines et développement social, et du master en Gestion des projets.
Pour ce qui est des Licence professionnelles, les statistiques sur les demandes exprimées par type de formation montrent que la filière Finance comptabilité vient en premier lieu avec 27% de candidats, suivi par la filière Gestion des Ressources Humaines avec un taux de 20%,, ensuite Banque et Finance et Management de qualité à égalité, avec un taux de 14%, puis le Management de l’Activité Commerciale avec un taux de 12%, le Marketing touristique avec 8% de demande et enfin la Gestion Administrative avec un taux de 5% des candidatures exprimées.
A quoi est du cet engouement ?
Le succès de ces cursus réside dans le fait qu’il s’agit de formations professionnelles, cadrées par rapport aux stratégies sectorielles du développement économique national et répondant, en conséquence, aux besoins exprimés par le marché de l’emploi. En effet, l’analyse des statistiques relatives aux taux d’insertion estimés sur les promotions précédentes confirme ce constat. Ainsi, la performance moyenne a été évaluée à 85%, ce qui signifie que seul 15% des diplômés sont en quête d’un emploi. En outre, la répartition des taux d’insertion par type d’organisme (public/privé) a montré que plus de 78% des lauréats intégrés dans le marché de l’emploi exercent dans des établissements privés.
Par ailleurs, ce même engouement a été également observé chez les étudiants demandeurs d’inscription en première année du premier cycle des sciences économiques et gestion, qui constitue un tronc commun obligatoire de deux années d’étude pour accéder à la troisième année de licence. Le nombre total d’étudiants nouvellement inscrits en en première année a atteint, lors de cette rentrée universitaire 2014-2015 environ 600 étudiants répartis entre le Droit en Langue française et les Sciences économique et gestion.
Quelle est votre capacité d’accueil actuelle, et quelle sont vos plans d’extension ?
L’année dernière a été marquée par le déménagement de l’établissement dans ses nouveaux locaux au sein du campus Mazagan. La première tranche, d’une capacité d’accueil globale de 1600 étudiants (800 places physiques) a nécessité un coût global estimé à environ 47 millions de Dh, Actuellement, une deuxième phase du projet, concernant la construction d’un amphithéâtre d’une capacité de 400 places et d’une bibliothèque, vient d’être lancée pour un cout global d’environ 8 Millions de Dhs, et la durée du projet est estimée à 6 mois. Au bout de ce projet, la capacité d’accueil de l’établissement se trouvera renforcée, ce qui permettrait à l’établissement d’accompagner l’accroissement rapide des nouvelles demandes d’inscription
Quelle est votre politique en matière de développement des ressources humaines et d’accompagnement de l’encadrement pédagogique?
Actuellement, et après 10 ans d’existence, nous visons à peu prés 1800 étudiants. Nous avons constitué une équipe pédagogique de 26 enseignants universitaires permanents et nous collaborons avec une vingtaine de professionnels et de vacataires du milieu socioéconomique. De plus, trois nouveaux postes sont ouverts pour le recrutement de professeurs assistants en droit afin d’étoffer l’équipe des enseignants du département des sciences juridiques qui a été fraichement constitué et qui ne compte que 8 professeurs actuellement. De même, des postes budgétaires sont programmés pour renforcer certaines spécialités en gestion, ainsi que l’équipe administrative.
Sur le plan de la coopération internationale, vous avez récemment conclu un partenariat avec le Gabon, quelle place accordez-vous au partenariat Sud-Sud ?
Effectivement, après avoir conduit de nombreux accords de coopération fructueux avec différentes universités Européennes, la Faculté Polydisciplinaire d’El Jadida a opéré un changement de cap vers les pays du sud, afin de développer un modèle de partenariat Afro-Africain qui permettrait à l’établissement de se positionner sur l’échiquier de la formation de compétences et de la recherche scientifique en Afrique sub-saharienne. C’est ainsi que nous avons signé une convention de partenariat avec l’Académie Franco Américaine du Management (AFRAM), sise à Libreville, au Gabon.
Par ailleurs, cet accord entre ces deux institutions prévoit également une extension progressive sur les pays voisins du Gabon et amis au Maroc, et notamment à Brazzaville (République du Congo) et à Kinshasa (République démocratique du Congo). En effet, deux antennes sont programmées sur ces deux sites qui entretiennent déjà des collaborations avec l’institution partenaire d’El Jadida, à savoir l’Académie Franco Américaine de Management de Libreville.
Comment se traduira réellement cette coopération sur le terrain ?
Sur le terrain, cet accord de partenariat sera traduit par un encadrement conjoint des filières stratégiques identifiées par les deux partenaires, à travers la composition d’une équipe d’académiciens et coopérants professionnels appartenant aux deux pays. Les enseignements se feront majoritairement en presentiel à Libreville, avec un stage complémentaire de formation au Maroc. Une place sera également accordée à l’enseignement à distance,
Les différents domaines stratégiques visés sont : la logistique, le management touristique, les banques et finances, le management territorial, et l’économie sociale et solidaire.
Quelle est votre politique du développement de la Recherche Scientifique au sein de la FPJ ?
En harmonie avec le projet de structuration de la recherche scientifique adopté à l’échelle de notre université, et en tenant compte des spécificités qui caractérisent nos équipes en matière de compétences humaines et des thématiques de recherche qui s’intègrent dans l’environnement socio-économique de la région Abda-Doukkala, nous avons accrédité un premier laboratoire de recherche autour de l’axe thématique de recherche intitulé « Economie et Management de l’Immatériel et du Territoire ».
Cette rentrée universitaire connaitra également l’opérationnalisation d’une nouvelle structure de recherche, fraichement accréditée et adossée au Département des Sciences Juridiques. Elle sera active autour des axes thématiques orientés sur le droit de la consommation, le droit commercial, le droit des entreprises et des affaires, etc..