Taxis : Remettre le compteur à zéro
Par: A. Hanbali-_-_
Il existe une loi dans chaque pays, mais cette loi censée garantir les droits des citoyens et leurs devoirs, reste l’usage qu’en font ces derniers. Comment nous comportons-nous avec notre loi Les uns la respectent un peu, d’autres beaucoup, certains passionnément, d’aucuns pas du tout.
Les violations, au même titre que le respect total, touchent à tous les domaines. Prenons un exemple simple qui oppose deux parties : le transport en commun. Se déplacer en taxi coûte différemment d’un chauffeur à l’autre. A El-Jadida où le compteur doit être de rigueur, les chauffeurs continuent à ne faire qu’à leur tête.
Il parait que par une mauvaise habitude, faisant presque figure de « loi » aujourd’hui : « Pour une petite distance le compteur ne doit pas vraiment compter … »
En plus, dans tous pays qui se respecte, un taxi ne prend jamais plus d’un client, d’où l’expression : « je Prends un taxi ».
Et c’est pour cela, que les taxis n’ont qu’un compteur au lieu de deux ou trois (un pour chaque client). Car ne disposant que d’un seul compteur, le compte est clair pour le premier client mais le deuxième reste à la discrétion et la jugeote du chauffeur : « Heu…12 DH » ou, pour les moins voraces : « Donnez ce que vous payez normalement pour la même distance ».
Avec des taxis à double compteur le problème ne se pose pas, puisque le second est activé dès qu’un autre client est embarqué.
Mais parler de double compteur lorsque notre ville n’a toujours pas assimilée la notion du compteur n’existe pas…
Ils vous le diront presque tous : « La korsa (distance minimale en ville) est triviale : 6 ou 7 DH le jour et jusqu’à 12 DH la nuit pour les quartiers Kodiat, Jaouhara, Saâda3, Essalam… », voire plus.
La loi est claire et bien notifiée sur les documents parfois affichés dans les taxis. Alors pourquoi ce chaos dans le paiement un peu partout Et pourquoi se retrouve-t-on poussé à négocier comme en plein souk populaire Parce que d’un côté les fauteurs de trouble sont laissés à leurs manœuvres sans que loi leur soit rappelée, ensuite parce que les clients se laissent faire sans protester, estimant que provoquer une chicane pour quelques dirhams ne vaut pas le détour.
Et pourtant, un beau matin, comme le chante si bien Aznavour, il faudra penser à appliquer cette fameuse loi pour garder les quelques dirhams de plus pour d’autres « courses ».