La philosophie générale c’est de doter la ville d’une Université moderne à l’écoute des besoins de la région,ouverte sur le monde
La rentrée universitaire se déroule normalement. Les étudiant sont rejoint leurs amphis suivant le calendrier arrêté : les cours ont commencé le 9 septembre pour la2ème et 3ème année de licence et le 16 pour les premières années. Il n’y a que la Faculté Polydisciplinaire où il y a un petit retard dû au déménagement dans le nouveau campus et nous sommes en train de résoudre les derniers problèmes logistiques.
Les inscriptions à l’Université se sont déroulées pour la 2èmeannée consécutive via une plate forme informatique qui allège énormément et les délais et les procédures d’inscription. Le nouveau cette année, c’est par rapport à l’accès régulé où les concours d’accès ont été centralisés et là aussi c’est beaucoup de facilités pour les candidats qui ne sont plus , désormais, obligés d’aller passer leur concours à Oujda ou Agadir mais ils le passent dans des centres régionaux proches de leur lieu de résidence avant d’aller s’inscrire dans l’Université de leur choix s’ils réussissent le concours. En termes d’effectifs, les chiffres ne sont pas encore totalement stabilisés mais nous sommes légèrement en deçà des effectifs de l’année dernière en ce qui concerne les nouveaux inscrits c’est-à-dire 4700 nouveaux inscrits.
Mais pour ce qui est des effectifs globaux l’Université connaitra une augmentation de16% pour atteindre un nombre d’étudiants de 16000.
Quant au taux d’encadrement moyen de l’Université il est de35 étudiants pour 1 enseignant chercheur, il reste encore en déça des normes Universitaires internationales surtout pour ce qui concerne les jeunes établissements de l’Université c’est-à dire la Faculté Polydisciplinaire, l’ENSA et L’ENCG.
Quel est l’état d’avancement du nouveau campus….est ce qu’on peut envisager des échéances ?
Je voudrais tout d’abord dire que le nouveau campus de l’Université sur la route d’Azemmour sera, à terme, un bijou dans un écrin de verdure. Il se caractérise par un microclimat idéal et se trouve dans un environnement de recherche et de formation moderne et disposant d’infrastructures fonctionnelles qui desserviront le Pôle Urbain de Mazagan. Bien entendu, l’édification sera progressive et il faudra quelques années pour avoir une idée d’ensemble Précise. Pour l’heure il y a un établissement qui ouvre ses portes cette année qui est la Faculté Polydisciplinaire avec un effectif prévu de 1500 étudiants en attendant d’augmenter sa capacité d’accueil de façon progressive. Je voudrais saisir cette occasion pour remercier toutes les parties qui ont contribué à ouvrir cet établissement dans les temps : les autorités locales et à leur tête Monsieur le Gouverneur, le Conseil Régional, les élus de la commune d’El-Haouzia, la Gendarmerie Royale, la RADEEJ, la Direction de l’Equipement, etc. Il y a un autre établissement (l’ENSA) qui est en phase finale de finition et dont les travaux sont malheureusement arrêtés. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que les travaux reprennent dans les meilleurs délais.
Quelles orientations comptez-vous cibler en ce qui concerne les nouveaux projets d’établissements?
La philosophie générale c’est de doter la ville d’une Université moderne à l’écoute des besoins de la région mais ouverte sur le monde. C’est cet équilibre entre le régional et l’universel qui guide notre travail. Sur le plan régional, l’Université est en phase d’expansion géographique et disciplinaire. Géographique, parce que nous voulons créer des centres universitaires de proximité dans les villes moyennes de la région. Nous avons un projet de création d’une Ecole Supérieure de Technologie à Sidi Bennour en partenariat avec les Conseils élus et les autorités locales. Nous sommes en négociation avec le Conseil Municipal d’Azemmour pour créer un établissement Universitaire en harmonie avec les priorités de développement de la ville et nous sommes ouverts à toute proposition qui nous parviendrait des autres centres urbains de la région.
Pour ce qui est de la couverture disciplinaire, nous allons ouvrir cette année une filière de droit qui manquait à notre offre de formation. Globalement notre offre de formation est constituée de 75filières de formation initiale et 14filières de formation continue.
Où en est l’UCD quant à son ouverture sur les secteurs Socioéconomiques d’autant plus que cette Université siège au centre d’une Province des plus dynamiques du pays ?
Vous avez raison de dire que nous nous trouvons dans une région à fort potentiel de croissance et à économie diversifiée (Agriculture, industrie, Tourisme, Culture, etc.)
L’Université Chouaib Doukkali s’est inscrite, d’emblée, dans la dynamique de la région et compte participer activement à l’encadrement de cette dynamique que ce soit en terme de formation ou en terme de Recherche et Recherche Développement.En terme de formation, notre offre est constituée a hauteur de40% de filières professionnelles toutes conçues pour répondre aux besoins reconnus comme prioritaires pour le développement régional (Matériaux de construction,
production des végétaux, environnement et développement durable, journalisme, marketing touristique, logistique et production, banque et finance, etc.)
En plus de cela, l’Université, dispose d’une Ecole d’Ingénieurs qui en vitesse de croisière livrera à la région une centaine d’ingénieurs en réseau télécommunication et génie électrique et énergétique. Pour le tertiaire, l’Ecole de Commerce et de Gestion forme les gestionnaires qui accompagneront cette croissance dont vous avez parlé.
En plus de la formation, l’Université dispose de laboratoires dynamiques qui travaillent en relation étroites avec le secteur de production pour insuffler l’innovation dans l’industrie régionale. Ce n’est que comme cela que notre industrie pourra être compétitive. Nous travaillons activement pour élargir et intensifier les relations d’ouverture et établir des relations de confiance avec le secteur de production régional. Par ailleurs, nous avons tissé d’excellentes relations avec les élus de la région à travers leurs conseils et avec les autorités locales.
Qu’en est-il de la coopération Internationale dont vous faites votre véritable cheval de bataille?
L’ouverture à l’international est très importante pour les Universités.
Aucune université de par le monde ne peut prétendre vivre en vase clos en marge des échanges et des partenariats qui seuls peuvent l’éclairer sur les tendances des mouvements qui secouent la société de la connaissance dans laquelle nous vivons et la renseigner sur le niveau de son enseignement et sa recherche.
Commevous le savez notre université a des relations de confiance stables et profitables avec plusieurs universités appartenant aux cinq continents. Ces relations concernent en premier lieu la recherche qui se prête plus facilement au partage et à l’échange. C’est ainsi que nous avons une vingtaine de thèses en
cotutelle. Ce type de thèse donne lieu à une soutenance unique et à deux diplômes. Mais il permet surtout le contact et la collaboration scientifique sur des sujets d’intérêt mutuel. De plus rien que pour les 2 dernières années nous avons conclu 15 conventions de coopération avec des universités étrangères de France, Espagne, Algérie, Tunisie, Turquie, Cameroun et états Unis. Vous voyez que nous cherchons à diversifier notre partenariat et à profiter de l’expérience des pays avec lesquels l’Université marocaine a peu de relations universitaires.
Dois-je rappeler les relations anciennes que nous entretenons avec la Belgique, l’Université de Montpellier et l’Université de Clermont-Ferrand et qui donnent lieu à des formations sanctionnées par une bidiplômation.
De plus, au cours des visites d’étude que j’ai effectuées au Brésil et en Malaisie des contacts avancés avec des universités brésiliennes et Malaisiennes ont eu lieu et ils vont être sanctionnés par des conventions dans le cadre de l’ouverture sur ces 2 pays émergents.
Depuis quelques temps, les établissements à accès limité suscitent un certain mécontentement…quelles sont les mesures que vous comptez adopter pour
élargir la capacité d’accueil tout en assurant le droit du mérite pour tout postulant ?
Lorsqu’il y a des numéros clausus l’équilibre entre l’ouverture et l’excellence est toujours difficile.
Ce qu’on peut dire c’est que les quotas pour chaque établissement à accès régulé sont définis à l’échelle centrale sur la base d’un programme étalé sur plusieurs
années et en fonction de la capacité d’accueil et d’encadrement de chaque établissement. C’est le cas par exemple du programme de formation de 3300 médecins par an à l’orée de 2020 ou encore celui de la formation de 10 000
ingénieurs par an. Nous avons la chance pour ce qui nous concerne d’avoir à la fois une Ecole d’Ingénieurs et une Ecole de Commerce et de Gestion.
L’ENSA recrute annuellement120 élèves ingénieurs nouveaux et l’ENCG 180 étudiants gestionnaires. Pour une ville comme El Jadida et sa région, je trouve que c’est une bonne moyenne. Nous avons par contre un déficit en techniciens spécialisés pour accompagner le développement industriel que connait la région.
C’est pour ça que nous avons programmé l’ouverture d’une Ecole Supérieure de Technologie (voir plusieurs) qui forme des techniciens Bac+2.
Les projets de regroupement d’universités sont d’actualités ces derniers temps….dans quel sens bougent les choses au niveau de l’UCD ?
Je crois que là aussi, il faut trouver le bon équilibre entre la taille d’une université et l’efficacité de son fonctionnement. Pour ce qui nous concerne, l’Université
Chouaib Doukkali est en expansion dans le sens où elle doit compléter sa couverture disciplinaire par des écoles thématiques, une faculté de Médecine et d’autres établissements qui manquent à sa structure. C’est notre préoccupation première actuellement. Ceci étant dit, nous avons une convention de collaboration très dynamique avec les universités de Casablanca – Mohammedia et Settat. Nous avons appelé ce consortium, les universités du centre et nous comptons renforcer nos relations avec ces universités.
Je crois savoir que vous êtes presque à mi-mandat de votre mission présidentielle…..Estimez-vous que l’acheminement de votre projet d’établissement répond comme il faut à vos précisions?
J’estime que le programme de développement que j’ai présenté en 2011 se déroule comme prévu. Bien sûr il y a des projets qui connaissent un retard et d’autres qui ont été réalisés avant terme.
Ce sont des aléas que nous ne maitrisons pas toujours. L’essentiel c’est qu’aucun projet n’a été abandonné et je pense qu’au terme de mon mandat le plan de développement sera réalisé comme prévu.
Des restrictions budgétaires annoncées ces derniers temps parle Ministère auront – elles un impact négatifs pour l’UCD?
Le programme d’urgence a apporté à l’université des moyens financiers et d’encadrement importants. Il faut bien se dire que sans ces moyens les Universités n’auraient pas pu faire face à la massification de 2010, 2011 et2012. Ces moyens ont permis, entre autres, d’augmenter la capacité d’accueil de façon à accueillir l’ensemble des étudiants dans des conditions acceptables. Il est évident que sans les imputations budgétaires et surtout en postes budgétaires la situation serait meilleure. Mais, par ailleurs, nous comprenons la situation difficile des finances publiques et il est normal de participer à l’effort collectif. Ceci étant dit, je crois qu’il est important de se pencher sérieusement sur les procédures d’exécution budgétaires qui sont très contraignantes pour l’université et qui retardent la réalisation de ses projets.
Un dernier mot ?
Comme dernier mot, je voudrais vous remercier par votre intérêt pour l’Université Chouaib Doukkaliet pour la couverture que votre revue fait de ses activités.
Je pense que l’université grâce au dévouement de ses personnels et le soutien dont elle dispose auprès des autorités locales et des élus de la région s’acquitte de sa mission de façon satisfaisante. Pour autant, elle ne doit en aucun cas faire preuve de suffisance. Bien au contraire, elle doit maintenir ses efforts pour renforcer son rôle d’encadrement des activités de développement que connait la région d’ El Jadida.
• Auteur de plusieurs ouvrages scientifiques et publications dans des revues de renommées internationales.