22 artistes pour un spectacle musical sans précédent By : A.HANBALI
D’après un adage marocain, une agréable journée est toujours pressentie dés les premières heures de sa matinée.
Et effectivement, en franchissant le seuil de ce magnifique théâtre Afifi en cette soirée du 14 mars, nous avons été de suite, comme arrachés d’un coup à cet univers dominé par le Moi Conscient, pour un autre relevant du Subconscient.
On avait cette étrange sensation d’être, comme happés par la magie des lieux, par ce joyau architectural si chargé d’histoire et qui allie merveilleusement, envoûtement et mystère, irrésistible beauté et simplicité des traits.
L’éclairage tamisé qui constituait en cette soirée, presque l’unique ornement des lieux était comme fondu dans l’ensemble et ajoutait un charme et une touche supplémentaire particuliers versant dans cet alchimie et cette osmose crées dès le début du spectacle entre artistes et public présent.
Et c’est dans cette ambiance de fête et de joie et en présence de Mme la consule de France au Maroc et du gouverneur d’El Jadida, que les premières notes de musiques ont été données et que c’était parti pour une nuit de chant et de danse. Un moment durant lequel ne comptait plus que la musique, la danse.
Car le spectacle offert par ces duos formés de chanteurs issus des deux côtés de la méditerranée n’était pas qu’un spectacle de chant. C’était aussi une explosion d’émotions et des paroles, tantôt violentes, tantôt sensuelles et qui se mêlaient à la musique dans une même passion.
500 spectateurs d’un théâtre Afifi, chantant, dansant, tapant des pieds et des mains, dans l’une des meilleures et plus intenses représentations offerte cette année dans notre ville.
C’est donc à une telle soirée que le public jdidi a été convié. Il avait rendez-vous avec des artistes talentueux et des présentateurs, Nicolas et Hassan, bien inspirés. Ensemble, ils ont réussi à créer une magnifique ambiance et à avoir un pouvoir réel sur leur public en le tenant en haleine du début à la fin du concert.
Chant, musique et danse s’entremêlèrent pour offrir au public de cette soirée un spectacle de haut niveau. Joie et douleur n’en faisaient plus qu’une. Une intériorité telle, que l’emprise devenait immédiate ! L’instant était si magique et le public totalement envoûté, charmé, conquis… que l’on aurait dit qu’une même vague d’émotion, venait de déferler sur lui, le faisant profiter d’une musique authentique, vivante et émouvante… à la limite du sacré !
Il faut dire que les style adoptés, mêlés au talent des artistes et qui exprimaient aussi bien douleur et plaisir; approfondissaient encore plus, cet envoûtement des spectateurs, dépassés par tant de beautés.
C’était trop de belles choses en une seule soirée. Trop pour un public qui ne s’attendait peut être pas, qu’il allait participer à pareille ambiance et pareille beauté du spectacle.
Et lorsque le spectacle prit fin, les 22 artistes pouvaient aisément deviner, qu’ils venaient d’obtenir ce soir là, la reconnaissance d’un public totalement conquis par leur talent et qu’ils ont fait de ce spectacle non seulement un art du chant, de la musique et de la danse, mais avant et après tout, une sacrée aventure humaine.
Rappelons que ce spectacle fut donné par 11 artistes français et 11autres marocains réunis pour cette création unique et inédite. «Je chante, parce qu’un jour . . . j’ai entendu chanter», c’est autour de la réponse à cette question qu’est née la création «Je me souviens. Des artistes des deux côtés de la Méditerranée et qui n’ont eu qu’une dizaine de jours, pour apprendre à chanter, mais aussi à se côtoyer et à se découvrir leurs façons de vivre et d’être. 11 artistes qui ont réussi grâce à leur talent et à leur ingéniosité, à offrir, en dépit du court laps de temps accordé, à présenter un spectacle de toute beauté.
Mais ce chiffre de 11 artistes, n’a pas été choisi qu’au hasard, c’est aussi le nombre des Instituts français au Maroc. Et si le coup de départ de ce spectacle « grand format » a eu lieu à El Jadida, ce n’est nullement un fruit du hasard, mais parce que cette coquette ville, surnommée le Deauville marocain par le maréchal Lyautey, a été la dernière à rejoindre le giron des instituts français au Maroc, depuis bientôt une année.
Mieux encore, El Jadida a été la seule ville au monde à avoir réussi la gageure de passer du statut d’Alliance à celui d’Institut français, au moment où nombre d’autres Instituts français dans les quatre coins de la planète, ont été déclassés
Ce concert qui fait partie de l’année culturelle France – Maroc, 2013, avait réuni toute la grande famille «Je me souviens». Un spectacle qui s’est distingué par sa matière musicale: à travers la subjectivité du jeu, les 22 chansons choisies ont raconté à leur manière l’histoire d’un choix ; celui de devenir chanteur ou chanteuse en France ou au Maroc.