Tous les indicateurs sont au vert rassurant, le pilotage est bon et se déroule avec maitrise, El Jadida peut donc  aborder aisément sa vitesse de croisière en toute sérénité et sans trop de soucis pour la suite de sa lancée.

En clair, la Province d’El Jadida a crevé le plafond National en matière d’Investissement direct étranger (IDE) avec un montant d’investissement de l’ordre de 58 milliard de Dh. Elle détient le pôle position des destinations touristiques (Mazagan oblige) avec +60%, devançant Essaouira (+50%) ainsi que les autres destinations classiques comme Casablanca, Tanger, Marrakech et Agadir. Elle enregistre le taux de chômage le plus bas du pays… autant de chiffres repères dont l’analyse nous amène à estimer le travail de fond qui accompagne cette émergence pouvant  faire d’El Jadida la première Province  intelligente du pays. Une intelligence dont le noyau dur se localise au niveau de Jorf lasfar, là où les leviers économiques annoncent déjà les couleurs d’un proche avenir des plus optimistes.

Dans cette dynamique, le groupe OCP détient la palme de l’innovation  grâce à son méga projet « Jorf Phosphate HUB » qui nécessiterait prés de 63,5 Milliards de Dh, tout en générant 5000 postes d’emploi direct. Une ambition des plus audacieuses qui consisterait à créer une unité de conditionnement de la pulpe de phosphate et 10 nouvelles usines de production d’engrais qui seront réalisées avec la participation de partenaires étrangers. Le projet Downstream, vise à filtrer et sécher la pulpe de phosphate transportée par le futur pipeline des mines de Khouribga dans le but d’obtenir du phosphate sec destiné à l’exportation.

Le pôle Jorf Lasfar se démarque aussi par son port minéralier, considéré comme étant l’un des plus importants de la côte africaine et dont les services seront renforcés par la réalisation de nouveaux  quais réservés au trafic énergétiques. L’autre facette de ce gigantesque chantier industriel qui aura à conditionner l’avenir de la Province d’El Jadida  est représenté par le parc industriel de 500 ha, dont la première tranche de 250 ha est en voie de finalisation.

Sur un autre plan, la prise en compte de la dimension environnementale représente le second  aspect   des secrets de cette intelligence ambitionnée par El Jadida. Sur le terrain, cela se matérialise sous la forme du grand émissaire en mer de la ville d’El Jadida, de la station d’épuration prévue pour la commune de Moulay Abdallah en plus de la ceinture verte envisagée à Jorf Lasfar pour assurer l’équilibrer naturel de la zone en question.

Toutefois, il faut souligner que la stratégie environnementale de la Province ne se limite pas aux réalisations et projets précités. Le défi  écologique est beaucoup plus subtil. Le contre poids  de l’industrialisation du sud d’El Jadida se situe au niveau de sa porte nord, sous la dénomination de PUMA (Pôle urbain de Mazagan). Un projet de ville verte, étendue sur 1500ha et qui aspire à faire la jonction entre El Jadida et Azemmour tout en s’intégrant avec harmonie dans un paysage environnant naturellement sain. Les options d’aménagement de ce nouveau pôle urbain prévoient une zone résidentielle, un palais des congrès, un complexe artisanal et des espaces de recherche et formation, ainsi que des espaces culturels, sportifs et de loisirs.

Dans cette dynamique enclenchée qui ne néglige nullement les autres segments comme l’agriculture, le tourisme ou la relance culturelle, El Jadida tend à se positionner en tant qu’entité territoriale intégrée et jouissant d’une complémentarité savamment ajustée. Les voies de son avenir sont aujourd’hui grandes ouvertes pour lui permettre de jouer les premiers rôles dans la stratégie économique Nationale.

Toutefois, il serait illusoire de tabler sur une projection aussi radieuse, sans y introduire le rôle moteur de l’élément humain qui représente un des leviers majeurs de l’amélioration de la compétitivité économique. Et dans ce contexte, l’anticipation est un des chemins les plus sûrs pour éviter tout contre coup.

La dernière rencontre à El Jadida entre le Gouverneur de la Province Mouâad Jamaï et le PDG de l’OFPPT Larbi Bencheikh représente bien ce bon présage en mesure de nous confirmer que le capital humain et la multiplication des filières en adéquation avec les besoins du marché d’emploi sont également au centre des préoccupations des décideurs au niveau de la Province. Aussi, on croit savoir qu’une nette vision s’est détachée de part et d’autre au cours de cette rencontre, pour l’élaboration d’un futur contrat programme, qui verra le jour prochainement.

                                                                                                                    Chahid Ahmed