Published On: lun, Sep 10th, 2012

Parole de ministre : Les enseignants du public seront bel et bien privés du privé

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«Il n’est pas question de revenir sur l’arrêté qui interdit provisoirement aux enseignants du public d’exercer dans le secteur privé». Le ministre de l’Education nationale est catégorique là-dessus. C’est en ces termes que Mohamed El Ouafa a bien voulu répondre par bigophone interposé à la question de «Libé» sur une éventuelle annulation de l’arrêté 12×299 du 04 septembre interdisant tout exercice des enseignants du public dans les établissements privés.
En effet, depuis la réunion qui s’est déroulée vendredi au siège du ministère entre le ministre et les différents corps représentant les écoles privées, une confusion totale s’est installée à ce sujet. De déclaration en contre-déclaration et de rumeur suivie de silence, c’était le flou total. Le ministre de l’Education nationale en cette matinée dominicale a clarifié ce dossier en précisant qu’il n’y a aucune rétractation à ce sujet et que l’arrêté sera appliqué à partir de cette rentrée.
On se rappelle que certains médias avaient avancé que le ministère avait donné un délai de cinq années avant d’appliquer ledit arrêté. Ce qui s’est avéré faux après l’entretien de Libé dimanche matin avec le ministre.
Même son de cloche du côté de l’Union libre de l’enseignement et de la formation. « En effet, nous avons tenu une séance de travail et de dialogue serein avec le ministre de l’Education nationale. Une séance qui a duré presque trois heures et où il était surtout question d’amélioration du secteur et des entraves qui empêchent notre secteur d’accomplir sa mission dans de bonnes conditions.
Certes certains médias à sensation ont voulu créer une certaine polémique en se focalisant sur la question des heures supplémentaires, mais je crois que les problèmes du secteur sont plus profonds qu’on le pense» a déclaré Ottmane Azzouzi, vice-président de l’Union libre de l’enseignement et de la formation. Il est vrai que le problème des heures supplémentaires a surpris plus d’un mais le ministre de l’Education nationale estime que ce n’est pas l’essentiel. «Notre enseignement souffre de plusieurs dysfonctionnements plus profonds qui sont la conséquence de cumul et de manque de fermeté dans l’application d’une véritable réforme. La plupart des décisions d’un ministre à l’autre étaient parfois contradictoires. Il est temps de passer à une grande vitesse pour entamer la grande réforme de notre enseignement annoncée dans le discours Royal du 20 aôut», a souligné Mohamed El Ouafa.
Pour leur part, les syndicats estiment que la réforme de l’école est un enjeu vital pour le pays. C’est le moment de lancer une réforme après avoir consulté tous les acteurs dans ce domaine. Quant à la question de l’autorisation pour dispenser des heures supplémentaires, elle reste secondaire par rapport à la réforme de notre système éducatif, à la généralisation, au sureffectif, au manque de ressources humaines, à l’amélioration du niveau de vie du personnel enseignant et administratif ainsi que d’autres entraves à la bonne marche de l’école publique.

                                                                                                                                        (  Libération  )

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