Entretien avec Houcine Kharja, capitaine des Lions de l’Atlas
«Changer à chaque fois d’entraîneur ne facilite pas la vie d’un groupe»
● Houcine Kharja est l’une des valeurs sûres de l’équipe nationale. Contre la Côte d’Ivoire, le capitaine des Lions de l’Atlas a été l’auteur d’une grande prestation. Il a été dans tous les bons coups. Il a, une nouvelle fois, revêtu le costume du sauveur en égalisant (1-1) à la fin de la première mi-temps.
● En seconde mi-temps, Kharja a été très précieux dans l’entre-jeu des Lions de l’Atlas, mais aussi dans la relance. Dans cet entretien, le joueur de la Fiorentina revient sur sa prestation lors du match Maroc-Côte d’Ivoire.
Le Matin : Comment avez-vous vécu cette rencontre ?
Houcine Kharja : C’était un match très difficile parce qu’on avait en face une grande équipe de Côte d’Ivoire. Après 10 minutes de jeu, on perd déjà 1 à 0 sur une erreur personnelle d’un défenseur. Après on revient au score, ce qui prouve que l’équipe nationale à un grand cœur et un bon état d’esprit. Ensuite, on encaisse un second but sur une autre erreur défensive comme contre la Gambie sur une balle arrêtée. On doit consolider dans le futur notre défense pour éviter de prendre ce genre de but. Et puis, on revient encore une fois à la marque. Tout cela prouve que l’équipe nationale n’est jamais morte et n’a jamais baissé les bras. C’est vrai qu’on a fait un match nul à domicile contre la Côte d’Ivoire qui est un concurrent direct pour la qualification, mais il reste encontre d’autres matchs qu’il faut absolument gagner pour espérer se qualifier et aller chercher la qualification en Côte d’Ivoire lors du dernier match.
Pensez-vous qu’Eric Gerets est toujours l’homme de la situation ?
Écoutez, moi je considère que le coach a fait du bon boulot. Au Maroc chaque fois qu’on perd un ou deux matchs, on change d’entraîneur. Moi, j’ai toujours été contre les changements parce que ça ne facilite pas les choses. Vous savez changer à chaque fois d’entraîneur, ça ne facilite pas la vie d’un groupe parce que chaque entraîneur a sa vision des choses à ses propres joueurs. C’est clair qu’on ne peut pas changer d’entraîneur tous les deux matchs parce qu’à chaque fois il faut repartir de zéro et ça n’est pas forcément dans l’intérêt de l’équipe. Je suis en faveur du maintien de l’entraîneur parce que le coach fait du bon travail et parce qu’on est toujours en vie. Mais je ne suis qu’un joueur et le reste ne me regarde pas trop.
Vous avez joué un grand rôle lors de ce match à la fois en tant que véritable meneur d’hommes et ensuite en tant que joueur qui a pris ses responsabilités….
J’ai joué simplement mon rôle de capitaine en essayant de porter les joueurs vers l’avant jusqu’à la dernière seconde. Mon rôle à moi et celui aussi de certains cadres comme Nadir Lamyaghri et Mehdi Benatia est de remobiliser les joueurs à chaque fois et de les porter vers l’avant. Aujourd’hui, j’ai tout donné en essayant de tirer l’équipe vers le haut. J’ai fait une carrière respectable en tant que joueur en Europe, mais j’ai encore une grosse frustration au niveau personnel avec l’équipe nationale. J’espère réaliser quelque chose avec l’équipe nationale pour pouvoir dire que j’ai joué au football.
La qualification est-elle toujours jouable, même avec deux points de retard sur notre concurrent direct ?
Bien sûr qu’on est toujours en course pour la qualification. Ça aura été pire si nous avons perdu contre les Ivoiriens. Ce match nul nous maintient toujours en vie. Maintenant, c’est à nous d’aller chercher tous les points qui sont encore en jeu.
C’est encore vous aujourd’hui qui avez sauvé l’équipe nationale comme vous l’avez déjà fait lors de la CAN au Gabon, est-ce que ce costume de sauveur vous sied bien ?
C’est la chance. J’essaye d’être le plus possible dans la surface de réparation. J’essaye d’apporter un plus en phases offensives parce qu’on manque souvent de joueurs dans la surface en raison de notre système de jeu, puisqu’on joue avec seulement un attaquant de pointe. Après c’est moi qui marque. Aujourd’hui, Hamza Abourrazouk a également marqué. Je préfère ne pas marquer et qu’on gagne les matchs.
Est-ce que vous allez rester à la Fiorentina ?
Je ne pense pas maintenant à mon avenir en club. Je vais d’abord partir en vacances pour me reposer et ensuite on étudiera les propositions qui arrivent.
(le Matin)