Published On: mar, Mai 22nd, 2012

Claustrophobie : un handicap au quotidien

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● Des hommes et des femmes de tout âge peuvent éprouver, de manière ponctuelle ou durable, une peur atteignant parfois la panique avec sueurs et/ou une sensation d’étouffement, lorsqu’ils sont enfermés dans un lieu clos. De plus, ces sensations d’étouffement peuvent aller jusqu’à l’évanouissement. On les dit alors : claustrophobes.

● Ce trouble survient parfois à la suite d’un traumatisme ou d’une longue maladie. La claustrophobie devient alors un véritable inconvénient. Entre relaxation et thérapie cognitive, il existe des moyens pour s’en débarrasser.

Si tout enfant est un peu phobique (peur du noir, des chiens, des piqûres, etc.), ces terreurs s’atténuent normalement au fil des mois, des années grâce aux parents qui le rassurent. Il n’est cependant pas rare qu’elles resurgissent pendant l’adolescence. La femme semble aussi plus fragile aux périodes où son cerveau est davantage stimulé par les hormones, comme après un accouchement.

La claustrophobie apparaît aussi à des périodes de la vie où nous sommes fragilisés, soit psychiquement (par un deuil ou un éloignement, par exemple), soit physiquement (par manque de sommeil ou état de convalescence). La victime se souvient alors d’une expérience désagréable : «Quand j’avais deux ans et demi, à la naissance de mon frère, on m’a envoyé chez une tante qui m’a puni en m’enfermant dans un placard au grenier, raconte Ghali, un jeune notaire. Je suis persuadé que ma claustrophobie est venue de là». De nombreux phobiques, cependant, ne relient leur état à aucun traumatisme. Il s’agit là d’un dysfonctionnement du cerveau. C’est une période de stress qui perturbe les neuromédiateurs et rend alors le cerveau trop sensible. Il confond ainsi «être bloqué» avec «être en danger». Cela peut vraiment arriver à n’importe qui.

Un cercle vicieux

Après une première crise de panique, occasionnelle, la victime a peur de revivre la même chose. Cette appréhension entretient le phénomène, qui devient rapidement automatique. Parfois, on s’en arrange : on emprunte systématiquement les escaliers au lieu de l‘ascenseur, on prend le bateau afin d’échapper à l’avion, etc. Il s’agit là de «stratégies d’évitement».  Cette attitude permet de ne pas se retrouver confronté aux situations qui angoissent.

Mais le soulagement est de courte durée, car la peur ne fait que grandir lorsqu’on la fuit. «Après les ascenseurs, ce fut l’avion, puis les amphithéâtres de la faculté ou même encore mes pulls à col roulé», confie Sarah, 28 ans. La phobie peut ainsi devenir si envahissante que la simple évocation de la situation suffit à faire déferler l’angoisse. «Ma claustrophobie a commencé à régresser lorsque j’ai appris comment ne plus m’évanouir, explique Nadia. Je baisse la tête vers les genoux, puis je respire profondément, les mains placées en coquille devant la bouche et le nez».

Ainsi, la respiration abdominale, la plus lente possible, est particulièrement recommandée aux phobiques. La claustrophobie peut aussi être la peur de se retrouver coincé : au sens propre comme dans un ascenseur, au métro, dans de petites pièces… comme au sens figuré pendant les files d’attente, au cinéma, lors des embouteillages, etc. Cette phobie est, en général, associée à des signes de malaise physique très forts, qui donnent le sentiment que l’on va s’évanouir, avoir un infarctus, perdre le contrôle de soi. Chez certaines personnes, cela donne de véritables attaques de panique. Le point positif est qu’en réalité aussi impressionnants qu’ils soient, ces malaises ne menacent pas votre vie, même si on a parfois l’impression qu’on «va y passer». Le point négatif est que s’ils se répètent, ils peuvent vous pousser peu à peu vers l’agoraphobie, c’est-à-dire l’évitement progressif de tous les lieux où vous pourriez vous sentir coincée ou avoir un malaise.

Réussir à vaincre la maladie

Les thérapies comportementales et cognitives sont plus fréquemment prescrites pour ce genre de trouble, souvent en association avec quelques techniques de relaxation. Elles consistent à se confronter progressivement à l’objet de sa peur pour s’en désensibiliser peu à peu. Par exemple, un claustrophobe doit apprendre à entrer dans la cabine de l’ascenseur en laissant les portes ouvertes d‘abord. Ensuite, il le prendra dix fois pour un seul étage, avant de passer à deux, puis trois… Il existe des unités spécialisées dans les troubles anxieux au sein de certains hôpitaux. Quelle que soit la cause, il est important de se rappeler que cela entraîne une pathologie chimique du cerveau. C’est pourquoi on prescrit parfois un léger antidépresseur pour faciliter la thérapie. L’hypnose est à la fois un outil et un état de conscience. Elle permet de contourner rapidement le conscient afin d’atteindre l’inconscient vu que la claustrophobie n’est pas un comportement choisi consciemment. Étant donné que les réactions du phobique sont conditionnées par son inconscient, l’hypnose peut supprimer cette peur disproportionnée. De nos jours, l’hypnose est de plus en plus pratiquée comme thérapie et son pouvoir n’est (apparemment) plus à démontrer. D’ailleurs, nombreux sont les hôpitaux qui pratiquent plusieurs opérations chirurgicales sous hypnose, notamment dans la création des anesthésies…

Le Matin

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